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 before you leave me, play dead for me.

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Appolinaire L. Bedford
LUCKYBOY ▽ you left behind, the world again.

Appolinaire L. Bedford

MESSAGES : 195
DATE D'INSCRIPTION : 23/07/2012


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MessageSujet: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMar 24 Juil - 0:15


you give me a reason to get into bed.
you'll be the coward who's running away.


La tête dans le coton, ne peut plus savoir qui on est, où on est, ne plus prendre conscience de rien, oublier le temps, oublier le corps, perdre l'esprit. Ses doigts se posent sur le verre, le contact le foudroie immédiatement sur place, comme cette foutue tempête, comme cette merde qui lui est tombé dessus. Et pourtant, c'est une sensation plutôt agréable, sentir le contact du verre froid contre ses doigts, les moindres gouttes qui perlent dessus, les différentes couches du verre. Il se plait presque à le toucher. La musique résonne dans sa tête et il bouge sa tête en rythme, il porte le verre à ses lèvres et boit, le finit cul sec. « Appolinaire ! » Il se retourne et sourit mécaniquement, c'est les petites pilules qui le font planer, encore plus avec l'alcool. Le voilà qui éclate de rire sans vraiment savoir pourquoi alors que l'adolescent s'approche de lui. Allez, il doit avoir quoi... Seize ans à tout casser ? Et qu'est ce qu'il vient demander ? Les pilules. Lui aussi veut planer. Allonge la monnaie. Et il lui donne des billets en échange de deux comprimés. Aussitôt, Appolinaire les enfonce dans la poche de son jean et se détourne, il cherche de quoi se rouler un joint. Pas de contact physique, éviter la peau, c'est la tempête qui l'a rendu marteau.
Et il enchaîne, sans vraiment s'en rendre compte, il boit, il fume, il avale les pilules, il danse et saute, il drague ouvertement, il ne touche pas, mais les corps se frôlent. Le jeu est dangereux, et ça fait sourire Appolinaire. Il perd sa tête, elle est tombée, on lui a arraché, on lui a tranché la tête. Heads will roll. Qui est-il ? Il ne sait plus. Une tonne d'étoiles dans les yeux, un sourire idiot, ses cheveux qui collent un peu à son front, la folie des corps trop proches, une danse étrange. C'est l'heure de se barrer, parce qu'il y a un groupe de flics en civil qui sont entrés, on le lui a dit, on prévient toujours le dealer, parce que si c'est lui qui se fait chopper, comment on fait pour avoir la came ? Il ne prend pas la peine de remercier, il se contente de sortir par derrière, finissant sa bière avant. Il marche dans les rues et pourtant il ne les voit pas, les lumières s'allonge, son corps semble flotter, il ne sent plus sa bouche, il ne sent plus rien, il ne sent plus son corps, tout est sous la drogue. Et pourtant, ses mains, ses foutues mains, elles brûlent comme pour rappeler leurs présences. Ouais, elles elles sont là et elles te gâchent la vie, elles font presque tout détester maintenant.
Et là c'est le noir complet, il ne peut même pas dire s'il est tombé là, si on l'a retrouvé là, si c'est la fin du monde ou s'il est juste trop défoncé. Mais c'est le noir et plus rien, le vide, le corps léger, les mains en feu, qui brûlent. Foutue sensation. Le monde est en feu.
La lumière l'aveugle, d'un coup, alors que ses yeux verts se sont ouvert difficilement. Comme si on l'avait foutu au milieu d'une serre en plein soleil. « Putain. » lâche-t-il entre ses dents alors que le dos de sa main se pose sur ses yeux, tente de se cacher un peu. Sa tête tourne, elle est prête à tomber à nouveau, et il ne sait plus quoi faire, il sait même plus comment il s'appelle vraiment. Sa mâchoire lui fait mal, comme si on avait donné des coups dedans à plusieurs reprises. Les doigts d'Appolinaire glisse sur la couette pour la retirer mais la texture qu'il sent sous ses doigts le fait tressaillir. De la laine. C'est pas le genre de tissu qui traîne dans son appartement, pas depuis que toucher cette matière lui donne envie de vomir. Alors il se redresse d'un coup, repousse la couverture à l'aide de ses jambes et se mord la lèvre. Il ne sait pas où il est, il reconnaît pas l'endroit. Le voilà qui commence à devenir parano, qui pense que quelqu'un dans la rue l'a enlevé hier soir, c'est n'importe quoi dans sa tête. Tout est embrouillé, un peu comme son ventre. Putain, il a tellement la dalle, il espère que ses ravisseurs ont quelque chose à manger au moins.
Et le voilà qui se lève, les pieds nus d'Appolinaire touchent le sol, un peu comme dans un rêve alors que ses yeux regardent partout autour de lui. Ca lui dit quelque chose, cet appartement, il le connaît. C'est pas le sien, ça non, mais il commence à se rappeler de tel ou tel endroit. Et lorsqu'il arrive dans la cuisine, le doute n'est plus permis. Kamil est là, monsieur tout le monde, monsieur je m'implique dans que dalle, monsieur-je-suis-adopté, monsieur lui lui rend le cœur tout frustré. Le voilà tout bête Appolinaire alors que ses doigts bougent nerveusement, aériens, gracieux, hypnotisant. Cette connasse de tempête. Son corps est vide, ses yeux verts passent nerveusement du sol à son frère, de son frère au mur, et reviennent finalement sur son frère. « Qu'est ce que je fou là ? » Appocolère qui sommeille, qui se réveille lentement, un Approtecteur aussi.
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W. Kamil Szymoniak


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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMar 24 Juil - 1:18

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❝ Tu penses que je suis un monstre, et tu as peut-être raison. Mais les véritables monstres ne sont jamais totalement dépourvus de sentiments. Je crois qu'en fin de compte c'est ça, et non pas leur aspect, qui les rend si effrayants. ❞
Il est là, à moitié mort. Presque allongé au sol, il divague, perd la boule, sa tête va exploser. Un instant de silence, juste lui qui baragouine des paroles saugrenues. J'aurais pu me dire que ce n'était qu'un simple drogué, mais non. C'est loin d'être un simple drogué. Il est dans un piteux état, il frôle la mort du bout des doigts à mon humble à vie. Ses boucles collent sur son front, je me met à croupis, passe ma main sur son épaule. Appolinaire. Mon coeur se met à claquer contre ma poitrine. De la peine, de la haine, trop de choses. Mais là, je n'ai pas le droit de réfléchir, de me poser la question. Je dois l'aider. « Appolinaire ? » Comme simple réponse, j'ai droit à un grognement. Il est presque en état de parler, c'est déjà ça. Je tente de le redresser un minimum. Ses jambes tremblent, il n'arrive plus à tenir debout. Bon dieu, qu'est-ce qu'il a pu faire pour être dans un tel état ? En tout cas, ce n'est pas le temps des questions. Le temps de rien pour le moment. Juste l'amener quelque part, un lieu plus agréable que cette rue miteuse. Le vent de la nuit m'arrache des frissons, je m'avance dans le noir, tente de regarder au mieux les objets qui m'entourent. Face à la porte de mon appartement, je l'ouvre. Appolinaire parle, mais je ne comprends pas ce qu'il tente de me dire. Puis, il se met à rire. Il ferait presque peur et pourtant. Un état bien catastrophique, non loin du déplorable. Je m'avance vers le canapé, pas le temps de faire plus, il s'écroule et s'endort tout à coup. Un genre de contre coup assez violent. Je pince ma lèvre inférieure, déglutis. Je ne sais pas si le voir dans un état pareil, doit me réjouir ou non. Aimer pas aimer, de toute façon, je n'ai pas le droit de me poser la question. Il reste le gamin que j'ai connu, pas vraiment mauvais au début, mais qui a fini par choisir le côté hautain. C'est triste. Je pousse un soupir, on verra bien. Je l'entends déjà hurler à l'enlèvement, ou je ne sais quoi d'ailleurs. La nuit se termine, s'effondre sous mes yeux. Le soleil me réveille des heures plus tard et je jette un oeil. Il est toujours là en train de dormir, paisiblement. Comme un pauvre enfant trop fatigué par sa folle journée. Mais, ce n'est plus un enfant.
Appolinaire est inconscient,
Appolinaire fout sa vie en l'air.

Je reste adossé à l'encadrement de la porte. Je le détail pendant un moment, et ça m'arrache le coeur. Pourquoi se cracher à la figure comme ça ? Tout ça à cause de ton sale caractère. Ton envie de vouloir trop et ne jamais être content en fin de compte. De toute façon, après tout, je n'ai jamais réellement compté hein ? Je suis que l'adopté. Le pas vraiment désiré. Tu es tout pour eux, et moi je ne suis pas assez à leurs yeux. Y parait qu'un frère c'est un peu une partie de nous même, sans pour autant être en osmose complète. Mais, nous n'avons pas le même sang. Rien en commun, rien de bien. Autant laisser tomber l'affaire, passer à côté de la chose. Oublier les souvenirs trop douloureux, les paroles cinglantes et avancer. Mais, y'a toujours cette boule dans mon ventre qui s'installe quand je vois son visage, quand j'entends sa voix claquer contre mes oreilles. Trop de choses, trop de tristesse qui devrait partir immédiatement. Après tout, ce n'est pas ma famille, pas vrai ? Même moi j'arrive à me perdre dans mes idées, dans mes principes. Famille, pas famille. C'est trop compliqué, ça fait mal. Je secoue ma tête, me dirige vers la cuisine pour avaler quelque chose. Enfin avaler étant un bien grand mot, j'en ai l'estomac noué, à un tel point que je préfère calmer tout ça avec de l'eau. Ma main se glisse dans mon pantalon, elle en sort un paquet de cigarettes. La journée ne peut commencer sans le cancer en bâton. Le croque-mort qui s'amuse de la faucheuse, ce serait presque comique. Je l'allume, la fumée passe dans mon corps et cette sensation désagréable, oui, celle qui me dit : tu perds des secondes mon vieux. Un rire sec s'échappe du coin de mes lèvres à cette pensée. Perdre des secondes, des minutes. De toute façon, je ne suis qu'un pauvre type maudit. Surement possédé par le démon. Avec tout ce feu qui s'installe en moi, et qui parfois, s'amuse à sortir sans crier gare. Il brûle, ronge les objets, parfois les gens. C'est le " pas bien ", le mauvais. Mais, de cette situation, je ne fais que rire. Oh oui, rire. Après tout, il n'y a que ça à faire pour sortir de ce monde de fous. « Qu'est ce que je fou là ? » Par automatisme, mon visage se tourne vers lui. J'hausse les sourcils. Visiblement, il est déjà plus en état, enfin, je suppose. Je pince ma lèvre inférieure, je tapote gentiment sur la cigarette pour faire tomber la cendre dehors, qui s'envole. Étrangement, un fin sourire s'accroche à mon visage, on pourrait le croire presque sarcastique. « Tu étais à moitié mort dans une rue. » D'une certaine manière, je tente de me dire que je lui ai sauvé la peau. Qui sait qui aurait pu passer par là ? Impossible de réagir, impossible de presque bouger, bien trop dans son état déconnecté du monde. Il a voulu partir, disparaitre un instant. Il a trop forcé la dose. « J'allais pas te laisser pourrir dans un coin pareil. » Surtout qu'il aurait pu être un de mes clients. Je l'imagine alors sur cette table froide, les yeux clos, la peau froide et pâle. Oh quelle horreur. J'en ai des frissons qui me parcourent l'échine. Et pourtant dieu seul sait que je vois des cas à chaque fois. « On dirait que t'es encore complètement à côté de la plaque. » Il doit avoir la tête en vrille, complètement écrasée, en compote. Je pourrais presque le plaindre, mais je n'arrive pas à me le permettre cette fois. Les coudes sur le rebord de la fenêtre, j'ai toujours les yeux rivés sur lui. J'attends une réponse, j'attends quelque chose de cinglant, pour ne pas changer. Après tout, à quoi bon remercier ? C'est inutile. Appolinaire, mon cher Appolinaire tu es presque désespérant.
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Appolinaire L. Bedford
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Appolinaire L. Bedford

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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMar 24 Juil - 2:15


you give me a reason to get into bed.
you'll be the coward who's running away.


La tête et l'estomac en vrac c'est rien comparé au cœur, c'est rien comparé au coup qu'il semble s'être prit au creux du ventre, c'est comme une claque. C'est ça, c'est lorsque son regard à croisé celui de Kamil, comme un appel, et son cœur qui est prit de folie et qui se met à battre d'un coup, rapidement, bambam, il va déchirer son torse, il tente de sortir de là. Depuis longtemps, depuis qu'il a touché cette fille en fait, Appolinaire ressent l'envie irrésistible de toucher le corps de quelqu'un, et cette folle envie qui lui tenaille le ventre, elle est envers son frère. N'importe quoi. Il ne peut pas, il serait révulsé, et ça ne serait certainement pas une autre chose à ajouter à la longue liste, il a assez de défauts à Kamil pour en rajouter encore. Et pourtant ses yeux descendent sur la main, sur celle qui tient la cigarette, et voilà que le pauvre Appolinaire est perdu, il a même un rire nerveux qui s'échappe. Oui, il est névrosé, il ne sait plus quand il rit pour de vrai, il ne sait plus si c'est vraiment lui, il ne sait plus si la peau des autres l'a toujours dégouté, il ne sait plus rien. Et personne ne lui dit, personne ne l'approche à vrai dire, son cerveau est attaqué par l'acide qu'il prend tout les jours. « Tu étais à moitié mort dans la rue. » Tiens il parle enfin, un air effronté sur le visage d'Appolinaire alors qu'il se retourne vers son frère, ses doigts jouant toujours nerveusement avec l'air, évitant de se toucher. Ne plus toucher la peau, éviter les corps, c'est devenu une mission de tout les jours, et le pire dans tout ça, c'est qu'il ne s'y habitue pas. La chaleur humaine d'un corps lui manque, bien qu'il n'ose se l'avouer, pouvoir toucher quelqu'un, sourire vraiment. Le voilà maintenant qui se retient de répondre.
Ca ne l'étonne même pas ce que raconte Kamil, ça ne lui fait même pas peur, il n'a pas oublié la soirée d'hier, juste... la fin. Et d'un côté, il est rassuré que ce soit lui qui l'ai trouvé dans la rue et pas quelqu'un d'autre, mais il ne se l'avoue pas, bien trop fier. De toute manière il va pas le remercier et lui sauter dessus pour l'embrasser. Il sait qu'il pousse le vice trop loin, prendre toute les pillules, s'autodétruire parce qu'on est ce qu'on déteste le plus. C'est bien triste à avouer, alors Appolinaire se cache, il est le Petit Prince, Kamil n'est rien. Ou du moins il essaye de s'en persuader. Dans son cœur à lui de pourri gâté, Kamil n'est rien, juste le remplaçant, juste un idiot qui a changé son nom de famille, qui a abandonné la famille dans laquelle il a grandit. Il n'était pas digne des Bedford. « J'allais pas te laisser pourir dans un coin pareil. » Mais si, Kamil, mais si, c'est exactement ça qu'il veut, qu'on le laisse pourrir dans son coin, il va mourir d'un manque d'affection, lui qui fait toujours comme s'il n'avait besoin de personne à part de lui-même. Et pourtant, c'est quoi ce sentiment de culpabilité qui pèse sur lui à chaque fois que ses yeux croisent ceux de son frère, à chaque fois qu'il entend sa voix contre ses oreilles, c'est comme un étaux autour de son cœur. Et personne pour l'aider. Appolinaire n'est qu'un gosse qui fait croire qu'il a déjà grandit. Il envoie chier les autres pour mieux avoir de la compagnie.
« On dirait que t'es encore complètement à côté de la plaque. » C'est ça. Ou peut-être pas finalement. Son regard tombe sur la cigarette entre les doigts de Kamil et soudainement, sans s'en rendre compte, Appo se retrouve près de son frère, une distance jamais encore imposée entre eux. Agiles, ses doigts s'emparent de la cigarette avec la grace d'une danseuse, et il arrive à distinguer chaque fibre du tabac, le filtre, le papier, les rayures, il sent tout. Et ça le réconforte quelque part, il sent la chaleur dans ses doigts, il sent le papier brûlé, comme si les deux étaient distincs, et pourtant non. Le voilà qui porte la cigarette à ses lèvres. Aucun contact, le ballet aérien de ses doigts est bien trop étudié et ne se loupe jamais lorsqu'il est concentré. Sa voix se coince dans sa gorge, même le fond d'accent irlandais qu'on entend dans la voix de Kamil semble faux, comme s'il n'avait jamais grandit là-bas, comme s'il avait toujours été l'inconnu de la famille. Ca rendrait presque Appolinaire triste, mais à la place de ça c'est un sourire effronté, le ton est désinvolte, l'air hautain. « Quelle charmante attention de ta part, tu t'attends à quoi, quand même pas des remerciements dis-moi ? »
Sa lèvre le brûle alors qu'il tire sur la cigarette. C'est comme lorsqu'il est blessé, et il ne le sait pas encore, mais sa lèvre est fendue, un bleu s'étale sur sa pomette. La chute de hier soir. Il ressemble encore plus à un enfant perdu, un enfant qui n'a pas finit de grandir, et pourtant il a déjà vingt-quatre ans, un travail mais... mais c'est comme si sa vie était fausse. Le monde est faux, sans doute. Abandonné trop tôt. Oh baby, baby, it's a wild world. Et lui ne sait pas comment se défendre, comment s'en protéger. « C'est la culpabilité qui t'as poussé à ramené ton pauvre con de petit frère à la maison ? » Un sourire hypocrite se dessine sur ses lèvres alors qu'il se retourne vers lui et jette la cigarette par la fenêtre ouverte, ses émeraudes s'accrochant un peu à son regard, avant de se détourner. Impossible pour lui de le regarder trop longtemps dans les yeux, et voilà qu'en se détournant de lui, ses doigts recommencent à jouer nerveusement avec le vent. Il a envie de s'enfuir en courrant mais le simple fait de bouger lui donne envie de gerber, son cerveau est sur le point d'exploser et son cœur tambourrine contre sa poitrine. Oh oui il t'en veux Kamil, mais c'est trop complexe encore pour qu'il le découvre, c'est enfouit au fond de son cœur, dans une cachette, et il ne compte pas le déterrer avant longtemps. « T'aurais du me laisser creuver dans cette ruelle. » lâche-t-il finalement en observant la cuisine, en cherchant quelque chose à se mettre sous la dent. Du thé, un joint, du pain, quelque chose ou il va tomber dans pas longtemps. Une pilule aussi. Ses yeux papillonnent à nouveau mais cette fois c'est jusqu'à Kamil, cet air ahurit sur le visage de la personne dont l'esprit s'est absenté quelques secondes. Appolinaire sent son cœur s'enflammer sous les iris noisettes.
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W. Kamil Szymoniak


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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMar 24 Juil - 2:49

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❝ Tu penses que je suis un monstre, et tu as peut-être raison. Mais les véritables monstres ne sont jamais totalement dépourvus de sentiments. Je crois qu'en fin de compte c'est ça, et non pas leur aspect, qui les rend si effrayants. ❞
Dis-moi Appolinaire, tu te souviens quand tu étais encore petit ? Oui, à cette époque où tu ne savais pas encore parler correctement, cette époque où tu savais tout juste marcher. Mais tu souriais, bêtement à chaque fois que je te montrais quelque chose dans ce monde. Tu étais, quelqu'un de différent, quelqu'un de bien. Jusqu'à ce que la parole prenne ta possession, que la richesse de tes parents te ronge les entrailles jusqu'à faire de toi, un personnage différent. Trop différent. J'aurais aimé connaitre quelqu'un d'autre, un gamin plus humble, étonné de tout et de rien, ni trop riche, ni trop pauvre. Une vie simple et sans prétention. Mais, notre vie n'a jamais été simple. Trop compliquée, trop riche. Parfois, je me répète que c'est ça qui a fait que tout se dégrade entre nous deux. Ce caractère, tout ça. Le changement ? C'est pour les autres, pas pour nous. Maintenant, à quoi bon changer dites-moi ? Les miroirs sont cassés, les poings sont tombés. C'est inutile de vouloir faire marcher arrière et ce n'est pas faute d'avoir tenté une approche. Mais il y a eu des mots, le fait que je ne sois qu'un simple remplaçant. Un rien à ses yeux. Juste un grain de sable dans le rouage sacré de la famille Bedford. Famille trop prétentieuse. Peut-être la honte selon eux oui, peut-être. Mais, tant pis. Je ne veux pas être comparé à un égoïste courant après l'argent. Moi je cours après d'autres choses. Quoi ? J'avoue me poser la question. Mais, trop d'argent, tue l'argent. Tout ça, ça a atteint le coeur d'Appolinaire, jusqu'à le pourrir complètement. Il est en décomposition, s'effondre à cause d'une enfance trop gâtée. Lui, en demandait trop et moi, peut-être pas assez. Il y a cette différence qui se creuse entre nous au fil des années, cette différence qui nous détruit. Nous ne sommes pas comme ceux qui discutent tranquillement du problème non. Bien trop différents pour avoir un terrain d'entente. Lui, c'est celui qui parle trop, moi peut-être pas. C'est lui qui s'enflamme trop vite et moi tout le contraire. Deux contradictoires qui s'entrechoquent jusqu'à se prendre une décharge violente. C'est douloureux, si douloureux. Perdre un frère, peut-être pas du même sang, mais un frère tout de même.
L'amour fraternel c'est un concept,
Un concept pour ceux qui veulent y croire.

Mais maintenant, je pense ne plus arriver à y croire. Est-ce qu'il y a quelque chose de positif là-dedans ? Surement pas. J'ai des doutes parfois, mais la mauvaise raison prend le dessus et là, c'est le drame. On ne peut pas calmer une plaie ouverte. Surtout quand cette plaie s'infecte et devient pire en pire. Le seul remède, c'est le soucis de base. Appolinaire pourrait être un remède. Mais, il ne voudra jamais. Et dans mon cas, ce n'est même pas que je sois hautain, c'est juste que j'ai toujours des mots qui me reviennent, de la douleur qui petit à petit, s'allonge dans mon corps. Je me consume de l'intérieur et ce n'est pas ce pouvoir étrange qui m'habite, qui me rend comme tel. Non, tout ça, c'est à cause d'une seule personne. Un frère oublié, une fraternité morte depuis des années. « Quelle charmante attention de ta part, tu t'attends à quoi, quand même pas des remerciements dis-moi ? » Je roule des yeux, pose mon attention sur l'extérieur pendant que je tire à nouveau sur le bâton blanc. J'attends tout et rien à la fois de sa part. Mais, plus rien que tout. Après tout, remercier c'est s'arracher la langue, se prendre dans les bras c'est comme se piquer à plusieurs reprises avec une aiguille. Poison qui nous anime, poison qui nous ronge. C'est la guerre entre deux personnes qui pousse la vie à être rendue plus intéressante. Les coups bas, les morsures des mots. « C'est la culpabilité qui t'as poussé à ramené ton pauvre con de petit frère à la maison ? » J'en rirais presque. Il avoue être un petit con, c'est un pas vers la vérité, un petit pas certes, mais il est ce qu'il est. Oh doux rêve qui se meurt à peine né. C'est croire en rien à l'écouter. Il parait comme un type désespéré, qui ne trouve rien de mieux que de mettre sa vie entre les mains des autres. Toujours pousser le bouchon loin, dépasser ses limites. Jusqu'à la mort. Mais, c'est vrai, Appolinaire tu es immortel aux yeux du monde. Il croit l'être, il veut l'être, mais l'immortalité, c'est ailleurs. Pas ici. Un jour il tombera sans le vouloir, il s'écroulera dans des escaliers bien trop défoncé pour pouvoir réagir, il se brisera le crâne et tout sera fini. Pauvre Bedford premier du nom, décédé bêtement. C'est la bêtise qui fait tout le charme des morts. Une chute, une noyade, une brûlure, une maladresse trop idiote qui provoque la mort. « T'aurais du me laisser crever dans cette ruelle. » Et c'est sans réellement me contrôler, que je réponds directement à sa parole. « Très bien, je retiendrais pour la prochaine fois alors. » Je le regarde s'amuser avec ma cigarette, je reste silencieux pendant un instant. J'aurais du le laisser mourir oui. Après tout, ce n'est qu'un inconnu. Un type quelconque avec une vie quelconque. Une personne que je ne connais pas, qui n'arrive pas à me connaitre aussi. Appolinaire est un point d'interrogation à lui tout seul. Une énigme complexe, un puzzle qui comporte trop de pièces. « Je n'attends rien de ta part. Et, ce n'est certainement pas la culpabilité qui m'a poussé à te ramener ici. » Je pince ma lèvre inférieure, mon coeur commence petit à petit, à s'emballer pendant que je le fixe. Non, non, stop il suffit. Je ne veux pas qu'il brûle sous mes yeux, pas maintenant, pas tout de suite. Jamais. Je me recule, glisse mes mains dans les poches de mon pantalon. Juste à côté de lui, je lève mes yeux vers le plafond, un instant. « Plutôt la pitié. Appolinaire Bedford décédé dans une rue miteuse. Loin d'être charmant comme tableau. Mais bon, après tout, toi qui aimes attirer l'attention, ç'aurait pu faire la une des journaux. » Une voix posée, une voix trop calme surement au goût de mon cher " frère ". La culpabilité, la pitié, la haine, le désespoir et cette petite voix qui ne cesse de me répéter : avoue, même si c'est un pauvre crétin, tu l'aimes quand même. Cette voix qui ressort quand elle le désire, dans les moments morts et désespérés. Je sors alors de la pièce, c'est trop dur et y'a cette chose qui prend possession de moi. Cracher, cracher toujours cracher à la figure. Se faire du mal.
Se prendre le coeur sans anesthésie,
Puis le jeter contre un mur, marcher dessus sans s'arrêter.
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Appolinaire L. Bedford
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Appolinaire L. Bedford

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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMar 24 Juil - 3:51


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On l'a passé au mixeur, on a prit Appolinaire en entier, mais surtout son cœur et on l'a réduit en bouillit. Ou peut-être pas parce que lorsque Kamil le regarde, il y a son cœur qui s'emballe, qui prend de plus en plus d'aise, qui lui dit que ce n'est pas juste. En vingt-quatre ans il n'y a jamais eu de larmes, jamais, que des coups, et pourtant avec tout ces souvenirs sur les bras, comment ça se fait ? Lui aussi doit pleurer, son cœur est sournois. Padam, padam, il arrive en courrant derrière moi. Dès fois les mots se mélangent dans sa tête, sa langue trébuche et il n'arrive pas à dire tout ce qu'il pense, tout ce qu'Appolinaire garde au fond de son cœur qui brûle de mille feux, dès fois il n'est qu'un trucage. Et il n'ose pas s'avouer que la bête noire des Bedford ne lui est pas si indifférent, au contraire, il est un peu son monde, son tout. Sans cesse attiré par lui, sans cesse entrain de graviter autour de lui. Et pourquoi ? Pourquoi ne pas le laisser de côté, l'oublier tout simplement, alors que c'est lui qu'on préfère, c'est lui le Petit Prince, pas Kamil. Alors pourquoi pas le rayer de sa vie ? Comme si on lui rappelait sans cesse. C'est dur de ne plus avoir de frère, de feigner l'indifférence, on a perdu une partie de sois, il y a quelque chose qui s'est cassé. Mon ombre est personne, on l'a arraché de mon corps, mon ombre a disparue, Peter Pan à côté de moi est à mourir de rire, moi j'ai personne pour la recoudre.
« Très bien, je retiendrais pour la prochaine fois alors. » Le cœur s'emballe mais Appolinaire ne dit rien, il l'a cherché, il a tiré sur la ficelle jusqu'à ce qu'elle se casse, jusqu' ce qu'il entende ce qu'il voulait, comme si son but a toujours été de se faire détester de Kamil. Il y avait bien quelque chose un moment qui les liait tout les deux, un nom de famille, un quelque chose. Le sang, le mot ''frère'', tout ça, ça ne veut rien dire... mais du moment qu'on porte le même nom de famille. Et lui, ce lâche l'a abandonné, est-ce vraiment un homme ? Sans doute pas. Et les souvenirs reviennent, le foudroie, comme ça, l'air de rien. Il se rappelle les camarades de classe qui s'étonnaient trop facilement. Mais lui il a les yeux bruns, vous avez tous les yeux verts, mais il est trop comme ça, il fait trop ça. Comme si on avait décidé de le prévenir bien avant, comme si on avait voulu le mettre en garde. Attention, la vérité fera mal. Le remplaçant, le prince, tout ça c'est des conneries. Il y a bien de l'amour quelque part, non ? Appolinaire ne sait plus, les souvenirs le coupe dans tout, il sent ses doigts trembler, il sent sa lèvre inférieure frémir et l'envie de se jeter dans les bras de son frère, de l'étreindre fort contre lui, l'aimer comme il se devrait et arrêter toute cette haine. Viens Kamil, on se prend dans les bras et on s'aime, c'est pas compliqué putain.
Les adolescents sont cruels, Appolinaire s'en souvient encore, quand on a quatorze ans, on a pas de pitié. Petit ami, des gays, des pédales, bref n'importe quoi. Tout ça parce qu'il y a le même nom de famille mais aucun lien du sang. Les jeunes sont stupides, ils ne pensent qu'à faire mal, et le Prince ne s'est pas laissé faire, il frappait tellement fort qu'il rêvait de décrocher la mâchoire de chaque gosse présent. Est ce qu'ils avait Kamil que c'était pour ça les bagarres répétitives ? Ou il pensait lui aussi que c'était juste comme ça, pour qu'Appolinaire montre à tout le monde que c'était lui qui commandait ? C'est n'importe quoi l'adolescence de toute manière, ça laisse les cœurs meurtris. « Je n'attends rien de ta part. Et, ce n'est certainement pas la culpabilité qui m'a poussé à te ramener ici. Plutôt la pitié. Appolinaire Bedford décédé dans une rue miteuse. Loin d'être charmant comme tableau. Mais bon, après tout, toi qui aimes attirer l'attention, ç'aurait pu faire la une des journaux. » Les mots le dévore de l'intérieur, brûle son cœur, on a tendance à oublier à quel point Appolinaire est fragile, caché derrière ses sourires hautains et ses phrases de fils à maman. Et comme pour se défendre, comme toujours en fait, voilà qu'il se met à sourire de manière hypocrite à nouveau, effectuant une révérence pour souligner ces paroles. L'irlandais ne sait plus quoi faire et tout ce qu'il voit c'est son frère s'éloigner, encore et encore, et lui qui en a marre de cette différence, de cet écart, de lui qui part au loin. Il y a la les distances, ton allure quand tu marches juste devant. Oui et un éclair de folie qui passe dans son esprit, alors qu'il se demande pourquoi c'est comme ça, pourquoi entre Kamil et lui ça n'a jamais collé, et pourtant lui il aimait bien lorsqu'il lui racontait des histoires le soir...
Mais le temps est passé, c'est beaucoup trop loin maintenant, on ne se raconte plus d'histoire maintenant, maintenant on se fait la guerre parce que c'est ce qu'on fait de mieux. Appolinaire arrive à sa suite, comme si ses jambes avaient été faites pour le suivre et voilà tout. Et il se dit pourquoi pas. Pourquoi est ce qu'il est si calme comme ça, comment fait-il ? Le voilà qui enrage maintenant dans son coin, le pauvre petit bouclé, ses doigts veulent se crisper mais se rappelle à temps : pas de contact. « Ca te plairait trop de me voire creuver de manière si pitoyable. » Aucune paroles digne de ce nom ne sortent de sa bouche, comme si Appolinaire les avaient à jamais bannit de son vocabulaire. On ne se fait que mal entre nous, les mots ne sont que des armes et on se blesse, tout le temps, sans cesse. Le fragile Appolinaire s'est exilé au loin dans son cœur pour ne laisser place quà un Appocolère, qu'à de la défense. C'est pitoyable, ça donne presque envie de rire. « Mais qu'est ce que ça peut te faire, tu t'en branles des Bedford, on étaient pas assez bien pour toi c'est ça ? Et pourquoi t'es pas retourné dans ton pays ? Papa et maman ne t'y attendaient pas sagement ? Je suis sûr qu'on donnaît les gosses pour une bouchée de pain à c't'époque. » Le pire dans tout ça c'est que Appolinaire s'est accoudé au mur, les bras croisés, sans doute pour s'empêcher de tomber, ses yeux verts fixés sur Kamil. Allez, sort de tes gonds et vient lui casser la gueule, il n'attend que ça avec son regard effronté et ces ricannements.
Vibrations coming through, you're in a mess.
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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMar 24 Juil - 4:33

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❝ Tu penses que je suis un monstre, et tu as peut-être raison. Mais les véritables monstres ne sont jamais totalement dépourvus de sentiments. Je crois qu'en fin de compte c'est ça, et non pas leur aspect, qui les rend si effrayants. ❞
Disparaitre ou pas disparaitre. Pour tout dire, il y a quand même quelque chose en moi, qui me pousse à croire que je suis heureux de le voir bel et bien en vie. S'attacher à un fil invisible, à quelque chose, un rien. Mais s'accrocher tout de même, ne jamais lâcher. Ou plutôt ne pas remarquer qu'on continue à s'agripper à cet espoir qui s'éteint au fil du temps. C'est un peu ça quand j'y pense oui. Se dire sans vraiment le savoir que tout s'arrangera un jour. Mais, plus il m'arrive de me voir, plus les remarques sont violentes. Plus il devient profondément mauvais. Parfois, je me demande s'il a eu quelque chose dans ce corps. Un âme, un coeur, mais rien. Ce peu d'enfance heureuse que j'ai eu avec lui, tout ça, c'était que tu toc. Du carton, quelque chose de bien trop fragile qui a fini par tomber. Être dans l'ombre de l'autre étant enfant, c'est mal vu. Puis il y a les jacassements, les paroles trop curieuses. Après tout, les seuls à savoir que je venais d'ailleurs, c'était les Bedford. Juste eux. Mais, tout ça, ça a fini par s'écrouler. Château de cartes trop fragile, tombé sous un coup de vent. Appolinaire a été le feu et moi la pauvre allumette. Et c'est ce feu qui brûle nos tripes, qui nous pousse à agir comme ça. Les cicatrices, les plaies béantes, les bleus. C'est similaire, sauf que tout ça, c'est en nous et plus tout ça s’agrandit, plus l'explosion est puissante. Petit prince et ses caprices, moi à côté pauvre décoration inutile à sa vie. Juste là pour faire bonne figure, pour l'aider lorsqu'il a des problèmes. Mais, quand je ne suis pas utile, ce côté adorable disparait pour laisser place au vrai Appolinaire. Celui qui me fait perdre foi en l'humanité. Je veux juste oublier, je veux pouvoir le voir un jour sans me dire : qu'il disparaisse. Que cette page en piteux état, soit écrite à nouveau. Mais, on ne peut pas retourner dans le passé. Le passé, c'est pour les faibles. Alors oui, je dois l'avouer, je suis quelqu'un de profondément nostalgique et faible en ce qui concerne des personnes. Appolinaire est dans cette faiblesse, dans cet énorme trou impossible à combler, ce trou qui me nargue quand j'ai les yeux clos, qui s'amuse de ma situation. Se nourrit de ma souffrance et de mes peines cachées. Pourquoi ne pas lui en parler ? C'est trop difficile, trop ... Je n'en sais rien moi même pour être sincère. Il y a quelque chose qui empêche les mots de sortir d'un coup, de tout sortir, de pleurer un coup. J'absorbe les mots, les poings, les injures, comme une éponge. Jusqu'à complète saturation.
Petit prince qui brûle l’allumette,
Petit Appolinaire qui joue avec le feu.

Autant lui dire ce qu'il veut entendre, j'ai cessé de démentir. Ou plutôt, je ne peux pas démentir. C'est dans ma nature. Autant laisser les gens se faire dans des idées que de passer sa vie à s'expliquer. Toujours demander pardon, toujours dire : mais non, tu as tout faux ! L'esprit humain est trop étrange. J'en ai marre de le nourrir, de donner de l'importance à tout ça. Très bien s'il veut mourir, qu'il meurt. S'il pense qu'il vaut peu, alors qu'il le pense. Je ne suis pas là pour pleurer sur son épaule, pour plaindre le pauvre jeune Bedford. Je remue le couteau dans la plaie sans vraiment le désirer. Un meurtre par inadvertance. « Ca te plairait trop de me voire crever de manière si pitoyable. » Oui, oui, c'est ça Appolinaire. Tu as tout à fait raison, quoi que tu te trompes. Peut-être mourir d'une manière pitoyable mais aussi d'une manière douloureuse. Comme te vider de ton sang sur le trottoir, la tête tombée sur le bitume, ton crâne dégoulinant sans ménagement, comme une danse macabre. Oui, oui. Comme toujours, la raison c'est toi et seulement toi. Je n'ai pas mon mot à dire, parce que chez toi, ils passent par une oreille et ressortent par l'autre. C'est sélectif. Je ne peux même pas répondre à cette parole à vrai dire, tellement elle peut me désespérer. C'est si, bête de parler comme ça. Idiot, crétin, puéril. Appolinaire tire plus vers l'enfant que l'homme mature. Il a ce côté trop inconscient, qui n'aime pas trop réfléchir à ses paroles. Il devrait pourtant parfois tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Je baisse mes yeux vers le sol, debout dans le salon, j'entends ses bruits de pas résonner dans la pièce. Je sais qu'il ne va pas en finir là. Oh non, et je me prépare déjà à recevoir quelque chose, une douleur si atroce, qu'elle me fera hurler. Ou qui sait, peut-être autre chose. « Mais qu'est ce que ça peut te faire, tu t'en branles des Bedford, on étaient pas assez bien pour toi c'est ça ? Et pourquoi t'es pas retourné dans ton pays ? Papa et maman ne t'y attendaient pas sagement ? Je suis sûr qu'on donnaît les gosses pour une bouchée de pain à c't'époque. » Un silence. Juste un lourd silence qui s'abat entre nous deux. Un courant électrique me parcourt l'échine, jusqu'à remonter à ma propre tête. Ses mots résonnent comme une sale mélodie dans mon crâne. Et boum, boum, boum.
Appolinaire aime taper,
Oh oui, taper là où ça fait mal.

Il connait ma plus grande faiblesse. Mes pauvres parents décédés dans un incendie. Mon coeur s'emballe, la boule dans mon ventre disparait. Je me retourne tout à coup face à lui. Je serre mes dents, mes poings, tout se crispe dans mon corps. Une statue qui bouillonne. De la haine, de la colère. Oh oui Appolinaire, je m'en fou de ta famille, tu as totalement raison comme d'habitude. Je déteste ta mère, ton père et surtout toi. Crève, crève petit prince dans ton petit lit blanc. Ma respiration s'accélère tout à coup, j'ai envie de rire, envie de hurler. Mais, le pas bien s'empare de mon âme. De mon corps, je sens tout ça venir en moi, comme une incrustation dans mon sang. Mes yeux rivés sur son corps. Ses jambes, commençons par les jambes. Stop, stop. NON. Surtout pas. J'écarquille les yeux, jette mon regard sur autre chose. Un objet quelconque non loin de lui. La flamme apparait sous mes yeux, elle brûle, calcine ce pauvre coussin qui n'avait rien demandé. Mon appartement va brûler. Un silence, silence, silence. BON DIEU KAMIL BOUGE. « ET MERDE. » Par automatisme de plus ou moins survie, j'attrape une couverture, la jette sur le coussin pour étouffer la flamme qui commençait à joliment s'imposer. Quelques secondes, quelques minutes, tout ça s'étouffe. Je relève la couverture, il ne reste pas grand chose de ce pauvre coussin sombre. Des cendres ici et là, un peu de haine aussi. Je déglutis, lève mes yeux vers lui. « Oh si, ils m'attendaient, six pieds sous terre. Et là, ils m'attendent encore si tu veux savoir. » Six pieds sous terre, dans une urne plutôt. Quelque part dans une baraque réduit en cendre. Quelque part, oubliés de tous. Y'a cette pulsion en moi, ma tête. Bon dieu que j'ai mal. C'est un des méfaits de ce foutu pouvoir, déjà qu'il est difficile à contrôler, j'ai droit à des coups dans la tête. Tout se met à s’amplifier autour de moi, les paroles deviennent des hurlements. Mes mains se glissent sur mon visage, puis dans mes cheveux. Seigneur, laisse moi rire de cette situation. J'ai faillis mettre feu à ce pauvre idiot qui fait mal à mon coeur. Toujours le pas bien qui me veut, qui désire tout brûler, qui ne veut plus voir Appolinaire. Il veut voir le bouclé disparaitre. Mais, moi je veux pas. Non, non, non. J'évite son regard, j'évite son corps, tout chez lui pour ne pas lui donner le doux baiser de la mort. Pour lui éviter cette souffrance, ma souffrance. Assis sur le canapé, non loin du coussin dégageant cette odeur immonde, je pose mes coudes sur mes genoux. Mes mains tiennent ma tête, je ferme les yeux. Trop d'émotion, et le pire, c'est qu'elle ne veut pas partir. Non, non, non. Tout doit brûler, tout doit cramer. « Ouais t'as raison. Tu as tout le temps raison Appolinaire de toute manière, j'me trompe ? Voilà, tes parents m'ont acheté par tristesse, j'aurais pu finir bouffé par les autres. Ah douce pitié, ils m'ont sauvé la peau ! Quel ingrat je suis, UN MONSTRE. T'es content ? Tu entends ce que tu voulais entendre ? » Et moi je fatigue à cause des mots, j'en peux plus. Ma tête hurle à un tel point, que j'en ai envie de vomir. L'estomac en vrille, le feu, le feu, toujours le feu qui brûle en moi et qui ne veut pas s'éteindre. Mon sang-froid tombe petit à petit, ma voix se fait sèche et forte. Lui coller mon poing dans la figure.
Non, le faire brûler c'est mieux,
C'est déjà plus digne que de claquer dans une rue sombre.
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Appolinaire L. Bedford
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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMer 25 Juil - 17:33


you give me a reason to get into bed.
you'll be the coward who's running away.


C'est étrange tout ce qui se passe dans le corps d'Appolinaire, beaucoup trop petit, enveloppe trop fragile, sa peau commence à craqueler, bientôt elle va se casser, et tout va exploser. La colère, la frustration, la culpabilité. Le fléau qui le ronge de l'intérieur, qui s'amuse à sucer tout son sang, lécher les os. Est ce que quelqu'un va lui expliquer ce que c'est tout ça ? Dans son ventre, dans son esprit, ça le ronge, ça le détruit. Il n'est plus rien, plus rien à part une foule de pensées qui tournent à plein méninge dans sa boîte crannienne. Mais un beau jour comme ça tu te lèves avec une idée à la con. Il agit un peu en pantin, ses doigts qui piannotent nerveusement dans l'air, ses dents qui mordillent sa lèvre, son corps lourdement posé contre le mur. Il va tomber, il est entrain de perdre sa tête, il n'y a plus rien qui le retient là. Foutue drogue. Et il joue toujours au plus fort, comme s'il était invincible, c'est lui le meilleur de toute manière. Et Appolinaire fait le malin, il pousse son frère à bout, il attaque là où ça fait mal, lui qui n'est que l'adopté, lui qui n'est que le remplaçant. Fouiller les souvenirs et les rêves dans la poubelle à passion.
Kamil le regarde, Kamil le tue du regard, Kamil veut le voir mourir, le voir flamber, partir en fumée. Et tout se passe trop vite, le regard qui se détourne, le coussin, le feu. Le feu. Appolinaire sursaute et manque de tomber, il ne peut même pas se rattraper, tout ses airs de Prince tombent d'un coup alors qu'il rive ses yeux écarquillés par la peur sur le canapé. C'est pas la drogue qui lui fait voir ça, c'est certainement pas l'alcool, c'est vraiment arrivé, le feu d'un coup, la colère chez Kamil. La foutue tempête. C'est ça, il en est sûr, Appolinaire n'est pas bête, il joue à l'imbécile, c'est pas pareil. Sans s'en rendre compte, il est tombé parterre, sans s'en rendre compte, ses yeux sont toujours rivés sur le canapé. Personne ne bouge, ça ne risque pas d'être Appo de toute manière, c'est son cœur qui bat à tout rompre dans son torse. L'incendie. « ET MERDE. » Kamil se jette sur le feu, l'étouffe avec une couverture, comme l'Irlandais au sol, comme lui qui sent son cœur étouffer dans sa poitrine. C'est l'un sans l'autre. Les cendres volent sous la couverture, tombent au sol, il ne reste plus rien mis à part de la poussière, plus rien du tout du coussin. Et Appolinaire tremble, il comprend, il y a bien eu un éclair un moment dans la tête de son frère, il y a bien eu quelque chose. Le feu, lui, et finalement non, le coussin.
L'air plus enfant que jamais, celui d'un gosse apeuré, Appolinaire se relève et observe Kamil, ses yeux brillent d'une lueur de colère, de tristesse, il y a des larmes qui se cachent au coin de ses longs cils noirs. « Oh si, ils m'attendaient, six pieds sous terre. Et là, ils m'attendent encore si tu veux savoir. » Non, il ne veut pas savoir, tout ce qu'il veut savoir c'est ce feu, c'est cette chose, c'est à cause de cette putain de tempête, et ce con qui a voulu lui foutre le feu. Il n'en revient pas, il tremble toujours, il est sur le point de pleurer, il ne va sans doute pas tarder, ça ne tourne plus rond dans sa tête, plus rien ne va. C'est le crâne sertit d'étincelles que je viens donner ma démission. Le voilà assis sur le canapé, à côté de son horreur, à côté du feu, à côté de l'odeur de la mort. Appolinaire marche, il chancèle, il n'arrive plus, son cœur de pierre est trop lourd à présent, il doit exploser, il est prêt à se briser d'un coup, quitte à faire peur, quitte à effrayer Kamil. « Ouais t'as raison. Tu as tout le temps raison Appolinaire de toute manière, j'me trompe ? Voilà, tes parents m'ont acheté par tristesse, j'aurais pu finir bouffé par les autres. Ah douce pitié, ils m'ont sauvé la peau ! Quel ingrat je suis, UN MONSTRE. T'es content ? Tu entends ce que tu voulais entendre ? » Il ne s'en rend même pas compte à présent, alors que ses pas l'emmènent jusque devant son frère, il ne se rend même pas compte des larmes qui roulent sur ses joues, il ne se rend même pas compte que son cœur se serre. Mais il y a une voix qui tourne en rond dans sa tête, loin, comme si on l'avait enfermé quelque part. Mais non Kamil, mais non, mais non, tu n'es pas un monstre, moi je t'aimerais toujours. Ses doigts se resserrent sur le t-shirt de son frère au niveau du col, il lui fait redresser sa tête, et sans réfléchir, son poing s'abat sur sa joue.
A nouveau tout va trop vite, le frisson de dégoût qui le prend dans tout l'échine, il a sentit la pulsion de son cœur battre au creux de sa paume, les couches de l'épiderme, le sang qui afflut, les veines qui palpitent. Il va vomir. Une nausée le prend soudainement, et il frémit, même ses jointures ressentent la peau. Appolinaire recule, relâche Kamil le plus vite possible, il ne veut plus le toucher, il ne veut plus rien. Il va vomir. « T'es qu'un putain d'enfoiré, t'as voulu me faire cramer, putain t'as voulu me tuer ! T'as voulu que je crève, tu veux vraiment te débarasser de moi ou quoi ? Tu me déteste à ce point ? Putain je te hais, t'es qu'un connard, t'as faillit me faire cramer. » Appolinaire s'assoit au sol face à Kamil, il a le cœur au bord des lèvres, son ventre noué, son corps qui tremble comme une feuille. Et les larmes, les larmes qui roulent, qui ne comprennent pas. Il relève son regard vers Kamil, cherche le sien, essaye de comprendre. Tu sais, moi je t'aime quand même.
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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMer 25 Juil - 18:55

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❝ Tu penses que je suis un monstre, et tu as peut-être raison. Mais les véritables monstres ne sont jamais totalement dépourvus de sentiments. Je crois qu'en fin de compte c'est ça, et non pas leur aspect, qui les rend si effrayants. ❞
Y'a plus que la cendre, elle vole, s'écrase au sol sur les murs. La cendre d'un coussin malchanceux. Disparait, réapparait, éphémère comme tout le monde. Juste les restes d'un objet et non pas d'un corps. J'ai voulu le tuer, j'ai voulu passer ce fil invisible. D'habitude, ça se résout à un simple poing dans la figure et des sales mots, mais là, ce n'est plus mois. Depuis cette tempête, cet orage, je ne suis plus moi. Je suis pris de cette envie meurtrière, ça me prend jusqu'au coeur, ça le ronge petit à petit au fil du temps. Plus il claque contre mon torse, plus l'énervement ou l'anxiété monte et plus le feu devient grand, s'approche de l'endroit vital. Jusqu'à la mort. Objet, être humain, être animal. C'est pareil pour tout le monde. J'ai arrêté de réfléchir, je ne cesse de me répéter que je suis maudit, peut-être bien possédé par un esprit malin. Un diable. Ou la mort tout simplement. L'envie de rire quand quelque chose s'éteint sous vos yeux, l'envie de sourire lorsque le feu grandit. Ce n'est pas humain. Et j'ai faillis le tuer, le tuer. Cette envie grimpe et descend, c'est un manège à sensation qui ne veut pas s'arrêter d'un coup non. Il y a cette pente, la montée puis la descente. Mon coeur claque d'une manière désordonnée contre mon torse, mon souffle se fait court. J'ai l'impression de perdre mon âme sur place, de tout perdre. De claquer en deux minutes. Parfois j'en veux, parfois j'en veux plus. Le feu, le feu, le feu. C'est purificateur et bon pour les êtres mauvais. Mais, Appolinaire, est-il profondément mauvais ? Je n'en sais rien, je n'arrive plus à réfléchir. Tout se met à ralentir autour de moi, ma tête me fait mal. Elle va exploser, ou plutôt imploser. Une bombe à retardement qui laisse ses morceaux éclater un peu n'importe où, sur n'importe qui. Un monstre, un quelque chose qui ne s'explique pas. Une bête qui s'empare de ma tête de mes idées. J'entends juste la démarche perdue de mon pauvre frère. Pas le temps de bouger, j'ouvre mes yeux quand il s'accroche à mon col. Vas-y Appolinaire, de toute façon, je suis à un stade où même tes poings ne pourront plus me faire mal. Je ferme les yeux, préparé depuis des années, habitué presque. Sa main s'abat sur ma joue, un poing. Fort, pas fort, de toute manière, ma joue n'a pu que s'endormir. Une grimace, comme un coup de jus, je ne bouge pas. Ma tête partie sur le côté, je dé-serre mes poings petit à petit. Au calme ou pas, de toute manière, ses mots me reviennent. La honte, la tâche sur le tableau.
Appolinaire, j'aurais jamais du te connaitre.
Puis, y'a cette tristesse avec cette culpabilité qui rentre en scène. Celle qui donne envie de pleurer, donne envie de craquer. Mais, ce n'est pas le moment de craquer non. Je n'ai pas le droit, pas le droit devant lui. Et le pire dans tout ça, c'est que ce n'est même pas une question de fierté. Le temps n'efface pas les blessures, les cicatrices restent toujours et les larmes ne font rien dans l'histoire. Elles sont là pour animer l'histoire, pour s'amuser, pour salir des visages. « T'es qu'un putain d'enfoiré, t'as voulu me faire cramer, putain t'as voulu me tuer ! T'as voulu que je crève, tu veux vraiment te débarrasser de moi ou quoi ? Tu me déteste à ce point ? Putain je te hais, t'es qu'un connard, t'as faillit me faire cramer. » J'hausse les sourcils, pose mon attention sur lui. Ma main se pose sur ma joue, qui est surement rouge. Puis, je revois le gamin que j'ai connus. Le gamin trop maladroit qui s'écroulait au sol et hurlait à l'agonie pour une petite blessure. Qui voulait que je vienne quand il devait aller chez le médecin, parce qu'il en avait peur. Il donnait même un surnom à celui-ci " le monstre en blanc " oui, c'est ça. Juste un petit frère trop crédule, trop lunatique. Et je l'aimais dans des moments comme ceux-ci, des moments bidons et sans importance. Mais, ils en ont pour moi. Je n'ai pas compris ce qui est tombé, pourquoi. Mais, je sais qu'il m'a toujours reproché de n'être que l'adopté et lui, le tant désiré. J'ai un haut-le-coeur, j'ai des frissons qui me parcourent l'échine. L'odeur de brûlé me monte dans les narines. Mon ventre me tiraille, ça se bouscule dans mes idées. Il pleure le pauvre petit prince, il hurle à l'agonie intérieurement. Je pourrais le prendre dans mes bras, m'excuser à plate couture, comme un grand frère se le devrait. Mais ais-je eu un minimum d'importance pour lui au moins une fois ? Je remets mes souvenirs en doute, je me demande si je n'ai pas tout inventé pour vivre sur un nuage d'espoir qui maintenant, tombe en pluie sur nous deux. Seigneur que j'aimerais, mais mes bras ne veulent pas bouger, ne veulent pas faire ce " sacrifice " pour la bonne cause. Simplicité n'est pas Bedford comme disait son père. J'ai faillis le tuer, j'ai faillis le tuer. Ma peau perd de sa couleur, pâle comme un linge.
Se dégouter, se détester,
Appolinaire, tu réussis à me rendre détestable.

Je me sens faiblir, partir. Ce pouvoir, ce foutu pouvoir. Le retenir, le laisser bouillir jusqu'à le laisser partir un moment. Contre une poubelle, contre un pauvre animal qui n'avait rien demandé. Et j'vois son corps calciné, brûlé, ses yeux rentrés, son corps crispé au sol. Seul responsable du meurtre, moi-même. Je sens la brûlure, l'odeur de la chaire s'incruster dans mes narines. Trop, trop, pour moi. Je me redresse d'un coup, écarquille mes yeux. Pauvre cadavre funambule sur sa corde glissante, il va se casser la figure, en beauté. Je déglutis. Mes pas m'emmènent à une certaine vitesse aux toilettes, la porte se ferme en claquant et tout ce que j'ai pu avaler depuis hier soir, se vide dans la cuvette. Ou plutôt, la bile. La douleur dans la gorge, dans le ventre, partout. Pauvre pantin qui crame de l'intérieur. Ma main posée sur le mur, les secondes défilent, mes membres tremblent. Mes yeux clos, durant un instant. Je me dirige vers le lavabo pour me jeter de l'eau sur le visage. Mes yeux se rivent sur la glace. Ma joue est rouge. Simplement rouge, pour une fois il n'est pas allé assez fort. Je ne veux pas y retourner, pas affronter ses larmes à nouveau. J'en peux plus des images, des paroles, des souvenirs. De lui. Appolinaire je déteste à t'aimer. Mes mains passent sur mon visage, dans mes cheveux, un instant. Le blanc des murs me brûle les yeux, me fatigue. Être enfermé ici, ne plus voir son visage, c'est une bonne idée, non ? Non, loin de là. Ne rien affronter, ce n'est pas la solution. Mais, vous savez, à partir du moment où vous ne faites que vous affronter, et bien, vous vous dites, qu'un peu de lâcheté ne tuera pas plus l'un que l'autre. Et pourtant. Allez, allez, bordel Kamil faut récupérer du poil de la bête. Reprendre des couleurs. Tu ressembles à un mort-vivant. J'attends, quelques secondes, quelques minutes, avant de poser ma main sur la poignet de la porte, l'ouvrir et me retrouver à nouveau non loin de la pièce qui dégage cette odeur immonde. Mes yeux se perdent sur le sol, un instant, et je me retrouve dans l'encadrement de la porte du salon. Ma main droite se glisse sur mon bras gauche, et je serre tout ça. Calmer la douleur par la douleur, tu parles d'un concept. Je ne sais pas quoi dire, les mots ne viennent pas si facilement pour une fois. Lancer une sale remarque à nouveau ? Même ça, c'est trop difficile pour ma gorge en feu pour le moment. Affronter son regard à nouveau, ce visage qui se perd. Mes yeux se lèvent vers lui.
Kamil, j'ai peur,
Peur du monstre blanc !

Et ça me met une claque, un coup de poing mais sur l'autre joue intérieurement. Appolinaire, pourquoi t'es pas resté ce gamin humble qui apparaissait parfois ? Pourquoi ? Pourquoi fallait que tu deviennes un égocentrique égoïste ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Et je me pose cette question chaque fois que je plante mes yeux dans les siens. C'est plus du pourquoi ni du comment. Il n'y a pas qu'un problème. Il y'en a deux. Lui, moi. Cette famille, cette adoption. J'aurais voulu le connaitre dans d'autres circonstances, qui sait, durant un voyage pour ici, le croiser dans une rue sans vraiment le vouloir. Pouvoir rire bêtement avec lui. Oh doux rêve idiot que voilà. C'est trop croire en l'impossible. Après tout, j'ai cette étiquette sur le froid, le grand frère parfois indigne, le grand frère qui ne donne pas assez. Et lui, c'est le petit frère qui en veut toujours plus, toujours plus. Appolinaire balance de l'alcool sur le feu, il attise tout ça, sans jamais s'arrêter. Un feu violent nous anime, ne cesse de grandir, jusqu'à notre propre destruction. Se détruire, toujours plus, en se demandant presque lequel se passera la corde au cou en premier. Je veux faire des tas de choses, dire que je suis désolé, lui dire : allez on oublie tout et on repart de zéro. Je veux, mais je ne peux pas. C'est dans ma tête que ça déconne, que ça part en vrille. Dans mon coeur que la mécanique commence à rouiller. Il manque un pièce, un quelque chose. Et Appolinaire pourrait combler ce quelque chose, être cette pièce qui me permettrait de revivre sereinement. Un silence lourd, juste un silence et les larmes qui partent en vrille sur mon frère. Je passe une main sur mon paquet de bâton, cherche une cigarette, la fixe un instant. Un petit moment, et le bout commence à brûler. Parfois, j'arrive à décider où, comment et à quelle dose, puis des fois non. Je tire dessus, pousse un soupir, je ne sais plus où réellement me mettre. Pauvre gamin paumé qui a perdu ses repères. « Je voulais pas, j'en sais rien. J'sais même pas ce que c'est, c'est un truc bizarre, un monstre. Et quand j'suis énervé, ça vient, ça prend possession de moi. J'décide pas, j'arrive pas à contrôler ça, ou alors très peu. C'est pas moi. » Une voix faible, fatiguée. Si tu peux m'aider, aide-moi, si tu peux pas, sauve-moi de ma chute. J'aimerais te tendre la main, j'aimerais prendre la tienne et que tu me dises : allez on trouvera un truc, t'en fais pas, tu brûleras plus personne. Pour une fois prend ma place de grand frère, essaie de me rassurer, de me dire que tout ira bien, que le monstre blanc ne pourra pas continuer à prendre mon corps pour ses fins douteuses. Courir après des rêves impossibles. C'est peut-être ça qui me pousse à me lever tout les matins, me dire qu'aujourd'hui sera peut-être meilleur qu'hier. Puis, je m'approche sans réellement le remarquer. La cigarette entre les lèvres. A croupis face à lui, je passe mes deux mains libres sur ses joues. J'enlève les larmes qui s'effondrent sur ses vêtements, qui souillent son visage. Un vieux réflexe. Il pleure, il pleure le petit Appolinaire, il veut pas voir le monstre blanc. Alors il hurle après Kamil, il dit qu'il va se faire manger, manger par le méchant monsieur tout clair. Mais, Kamil lui sèche ses larmes en disant que si le méchant monstre lui fait du mal, il ira lui régler son compte. Alors, le petit prince est rassuré et s'en va chez le médecin. Je me redresse alors, pose mon regard sur le balcon. « Je veux pas te tuer. J'aurais voulu je t'aurais laissé dans ton triste état d'hier soir, avec le méchant monstre blanc. » La voix adoucit, étrangement, un sourire se colle sur mon visage, malgré la douleur du poing qui commence à se faire sentir. Y'a plus que les bons souvenirs pour adoucir les mœurs. Je déteste t'aimer, j'aime te détester. Oh, c'est vicieux, tellement vicieux. Mes pas me guident sur le balcon, je passe mes coudes sur la rambarde, fixe le ciel, un long moment. Le ciel c'est pour ceux qui veulent y croire. Parfois j'y crois, parfois non. Je me dis que ça ne peut pas être pire, mais le pire reste toujours à venir.
Appolinaire et ses larmes qui roulent,
Appolinaire et ses mots qui s'écroulent.
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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMer 25 Juil - 20:11


you give me a reason to get into bed.
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Il est partit, il n'a pas comprit les insinuations, il s'est sauvé, et il a laissé Appolinaire dans ses pleurs, il ne l'a pas aidé, il n'a pas comprit, il ne sait toujours pas... Et le cœur du garçon s'accélère, bat de plus en plus fort, tente de forcer la cage thoracique, tente de tout briser, tente de rejoindre celui de Kamil, désespérément. Désespérément fou. Fou d'amour. D'amour malsain. Et ça revient toujours au début, toujours au tout, tout début de leur histoire, à ces années au collège où les jeunes ne comprennent rien, où on casse la gueule aux autres parce qu'on s'aime un peu trop et que personne ne comprend. Maintenant c'est comme si Kamil ne comprenait pas non plus, c'est comme si tout était fini, le lien est brisé entre eux. Est-ce-que ce lien a vraiment existé en fait ? Assis sur le sol du salon, ses yeux rivés vers la porte des toilettes, Appolinaire s'interroge. Sa vue est brouillé, il ne comprend plus, il a envie de pleurer, un sanglot l'étouffe presque mais il se retient. Il ne peut pas rester là, il n'a plus sa place ici, c'est ça que Kamil veut dire, c'est ça qu'il a toujours voulu lui faire comprendre ? Je ne t'aime pas, nous nous aimerons jamais assez ? C'est sûrement ça qu'il veut dire, c'est sûrement ça, sûrement... La tête de l'irlandais est sur le point d'exploser, il ne comprend plus rien, il ne sait même plus qui il est, il a juste envie de partir, sa tête le fait tourner, il a envie de vomir, il sent encore la peau sur ses doigts, il sent encore tout ça. Partir, il faut partir, mais Appolinaire n'est plus qu'une poupée chiffon, il n'arrive plus à bouger, le pantin est désarticulé, démantibuler, disloquer, détraquer, et autres verbes qui veulent dire qu'une seule et même chose : Appolinaire est un corps vide.
He's coming for you, he's coming for you...
Que quelqu'un vienne l'aider, ses jambes sont cassées, il a besoin qu'on le ramène en arrière, qu'on le relève, qu'on le soigne un peu : Appolinaire n'est qu'un corps brisé. Que quelqu'un lui prenne la main. Même pas, ce contact risquerait de le rendre malade, la peau contre la peau, la chose la plus horrible du monde depuis cette tempête, depuis ce moment idiot. Kamil sort enfin, Appolinaire sursaute, il n'est plus qu'un enfant, il n'a plus que quatre ans à présent, tout va trop vite pour lui, son visage passe de la surprise à l'hébètement, il n'est pas constant, il n'y a rien de normal dans sa tête, tout s'effondre comme un château de cartes. Les larmes ne s'arrêtent pas de couler, elles traces des sillons sur ses joues, elles roulent sur son menton, le salé pique la blessure à sa lèvre. L'odeur de la cigarette se glisse jusqu'à ses narines, le chatouille, et le voilà qui relève ses émeraudes éclatantes sur son frère, il a enfin le courage de le regarder, et c'est juste pour ressembler à... un chaton. Perdu, effrayé, en larmes, fatigué. Un enfant. « Je voulais pas, j'en sais rien. J'sais même pas ce que c'est, c'est un truc bizarre, un monstre. Et quand j'suis énervé, ça vient, ça prend possession de moi. J'décide pas, j'arrive pas à contrôler ça, ou alors très peu. C'est pas moi. » C'est la tempête. Appolinaire sait, parce que lui aussi est devenu bizarre depuis ce jour-là, lui aussi il est otut cassé depuis, lui aussi ne contrôle plus rien. Il ne peut plus toucher les autres, sous risque de s'évanouir ou de vomir, il ne peut plus toucher certaines choses, il ressent tout, il connaît tout, il touche et il sait, il pose sa main au sol, il sait quand les gens viennent, il peut faire pareil avec les murs, maintenant il sait tout. C'est cette conne de tempête qui s'est abattue sur leurs gueules un jour alors qu'ils retournaient voir leur mère pour un repas familial. Toute la famille devait être là. Ouais, sauf qu'il n'y avait plus de paternel depuis le temps, depuis qu'il s'était barré avec sa secrétaire à l'autre bout de la terre, que maman n'avait pas supporté. Il n'y avait plus personne pour l'appeler LuckyBoy. Mais chanceux, comme s'il l'avait un jour été. A part se faire pourrir de l'intérieur, se protéger, s'autodétruire, Appolinaire n'a jamais été bon à rien d'autre.
Il sait mais il ne va pas se lever, il ne va pas aider, il ne va pas dire que tout va aller pour le mieux et que ça va s'arranger, parce que jamais rien ne s'arrange, parce que lui aussi est mal foutu depuis la tempête, parce que lui aussi peut tuer une personne avec ce pouvoir : lui-même. Kamil s'approche, s'accroupit face à lui et la fumée de la cigarette pique soudainement les yeux d'Appolinaire, il cligne plusieurs fois et bouge un peu son nez. Un enfant. Et le voilà qui passe ses mains sur ses joues, essuie les larmes, et le cœur d'Appolinaire qui s'emballe. Tais-toi mon cœur. Il aimerait pouvoir sauter dans les bras de Kamil et le serrer contre lui, juste pour montrer qu'il a été bête, mais il ne peut pas, il sait. Et ses mains se lèvent, un peu comme dans un rêve et ses doigts s'approchent des mains de son frère, mais elles s'arrêtent lorsqu'elles sont trop près de la peau. Un frisson le prend et Appolinaire baisse son regard, laisse retomber ses mains qui ne servent plus à rien, ce ne sont plus les siennes, si elles avaient été en chiffon ça aurait été pareil. « Je veux pas te tuer. J'aurais voulu je t'aurais laissé dans ton triste état d'hier soir, avec le méchant monstre blanc. » Des larmes perlent à nouveau au coin de ses yeux, c'est une machine à pleurs, on ne l'arrête plus quand il commence. Qu'est ce qu'il s'est passé entre Appolinaire gentil et Appocolère ? Qui a changé la donne ? Qui a fait qu'il soit devenu si horrible ? Pourquoi se séparer comme ça ? Pourquoi abandonner Kamil ? Le méchant monstre blanc, non, non, il n'en veut pas. Il fait trop peur lui et tout ses produits tout clean. We only say goodbye with words.
Appolinaire regarde le sourire de son frère, il reste un moment les lèvres entrouvertes, le soleil du matin lui tape en plein visage, il sent son cœur brûler un petit peu dans sa poitrine, réchauffer le cœur de pierre sans doute. Un enfant. Le grand frère part, rejoint le balcon et le petit prince se lève à sa suite, le suit dans l'air du matin, il ne le quitte pas des yeux, il regarde son dos. Il a faillit mourir, il ne veut pas. Pas maintenant, il a trop de choses à voir encore, trop de choses à dire qui sont restées secrètes, trop de choses qu'il ne dit pas, trop de choses qu'il déforme. Some kind of loving turns into some kind of hatred. Comment l'enlacer sans le toucher ? C'est trop difficile et Appolinaire ne sait pas comment faire, alors il abandonne l'idée, il se contente de venir s'accouder à la barrière, de voler sa cigarette en prenant soin à ne pas le toucher. Rien qu'à cette idée, un frisson le parcourt. « Me laisse pas avec le monstre blanc, Kamil. » Il murmure, tout doucement alors que la fumée brûle sa gorge, ressort voluptueuse, et l'irlandais baisse son regard vers le sol. Il sent sa main trembler, il sent tout son corps trembler, sans savoir pourquoi. Et finalement il trouve, il sait, c'est bourrin mais tant pis. Appolinaire plaque son frère contre le mur derrière eux avec son avant bras contre son torse et le maintient comme ça. Un câlin vu par Appo', vous comprenez. Et il le regarde longuement, il a encore envie de pleurer, il a encore envie de frapper, encore envie de hurler, envie de rassurer aussi.
« Pourquoi ? Explique-moi, pourquoi. » lâche-t-il en appuyant un peu plus son bras contre lui, ses yeux rivés dans les siens, il sent la cigarette entre ses doigts, la sent brûler sans même avoir besoin de la regarder. Il est devenu un monstre depuis la tempête, il est devenu un monstre et personne n'est au courant, personne ne sait ce que ça fait de toucher les gens et d'être dégoûter. Et il aimerait que lui sâche, que Kamil soit au courrant, que c'est dur de ne plus pouvoir toucher avec ses doigts. Et puis il y a toute cette enfance qui remonte, qui explose en lui, et la seule et même question qui le tracasse depuis que son frère a eu dix-huit ans. Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Ca tourne en rond dans sa tête et maintenant il ne peut plus, il se mord la lèvre avant de murmurer. « Pourquoi t'es plus un Bedford ? J'sais que papa était un connard, j'sais qu'ils étaient pas souvent là, j'sais bien mais... mais putain, tu me détestais au point de ne plus rien vouloir avoir en commun avec moi ? » Rien qu'un enfant.
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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyMer 25 Juil - 21:19

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❝ Tu penses que je suis un monstre, et tu as peut-être raison. Mais les véritables monstres ne sont jamais totalement dépourvus de sentiments. Je crois qu'en fin de compte c'est ça, et non pas leur aspect, qui les rend si effrayants. ❞
C'est le pauvre petit calme avant la tempête qui risque de vite recommencer. Parfois, ça peut changer. Il peut ne pas y avoir ce calme serein, la guerre peut continuer jusqu'à la presque mort, ou bien ça s'arrête d'un coup et nous repartons chacun de notre côté. Là, c'est un moment rare. Le drapeau blanc qui commence à pointer le bout de son nez, pas encore complètement, parce qu'il sait que d'ici quelques minutes, tout recommencera. Alors je profite, je tente de me coincer dans le temps, d'arrêter la pendule, bloquer le tic et le tac. J'inspire un long moment la fumée qui détruit mes poumons, elle me brûle la gorge, à un point tel qu'une sale grimace s'affiche sur mon visage. C'est masochiste, mais je tente de me dire que de toute manière au stade où j'en suis, autant laisser la souffrance physique se faire sentir. Systématiquement, je pose ma main libre sur ma joue. Elle commence sérieusement à me faire mal, et elle doit surement être en train de gonfler. Pour une fois, ce n'est pas grand chose de mon point de vue. D'habitude, il y a au moins la lèvre fendue avec. Là, c'est petit. Pas très fort. Il y a pire en somme. C'est que le matin, et j'aimerais déjà me recoucher. J'ai cette impression étrange, que la bagarre n'a pas réellement eu lieu. C'est bizarre, comme oublier sans vraiment le vouloir, un déjà vu. Pourtant, c'est arrivé. Là, j'entends déjà presque la porte qui se ferme en claquant et Appolinaire disparaitre, bien trop blessé par tant de ... de feu. C'est trop pour lui. Mais, à ma plus grande surprise, il ne disparait pas dans l'ombre. Il reste sans bouger - de ce que j'entends, il ne bouge pas des masses. Puis se relève, ses pas résonnent contre les parois de ma tête. Je revois la tempête, ce fichu éclair puis, le vide. Et maintenant, je me coltine quelque chose, un truc étrange qui prend possession de tout. Un incendie qui s'avance, et y'a pas d'eau pour arrêter tout ça. Non, non, non. Le vent s'écrase sur ma peau, c'est une sensation agréable. C'est comme mettre un petit baume sur toute cette colère, apaiser gentiment. Il suffit de peu pour calmer la cadence d'un coeur trop capricieux. Ah seigneur que j'aimerais revenir en arrière, être un gosse et ne plus penser, ne plus me douter de qui me fera du mal ou non. Laisser aller les choses comme elles viennent, ne pas penser de quoi sera fait demain et comment se finira la journée. Oh oui, un pauvre gamin crédule qui passe sa vie à courir dans l'herbe. Si seulement, et à cette pensée, un rire s'échappe du coin de mes lèvres. Ah et c'est que je commence à perdre la tête. Rire de rien et de tout, rire de lui, rire de nous. Allez autant être fou, se jeter de ce balcon et ne plus jamais pleurer, ne plus hurler, plus rien. Oh non, ce serait trop triste, je ne suis pas encore à ce stade - je crois. Une présence, une chaleur à mes côtés. Appolinaire. Il me pique le rouleau de tabac puis ajoute. . « Me laisse pas avec le monstre blanc, Kamil. » Et sa voix change à mes oreilles, j'ai l'impression de l'entendre, étant plus petit. Oui, cette voix fluette pouvant casser un miroir. Malheureusement à l'époque, sa voix était du genre portante, dans le sens où à la place de parler : il hurlait comme un dingue. Comique certes, et pour tout dire, j'aimerais encore en rire maintenant. Ne pas le laisser avec le méchant, c'est vouloir jouer avec les sentiments. Le pire dans tout ça, c'est que j'y connais pas grand chose. J'ai du mal. Les grandes embrassades avec les larmes, j'y arrive pas. Je n'ai jamais réellement compris pourquoi d'ailleurs, peut-être un manque de chance. Je m'exprime trop peu, dire " je t'aime " c'est trop compliqué et même si je le pense, il est rare que j'arrive à cracher le morceau. Je suis doué pour les phrases philosophiques, mais concernant la vérité, c'est une toute autre histoire, la vérité des sentiments. Un frisson me parcoure les bras, je mordille ma lèvre inférieure. Pas le temps de lui répondre, je me retrouve plaquer contre le mur non loin de moi. Je papillonne des yeux, étonné, ayant du mal à comprendre son geste. Il veut se défouler ? Très bien. Alors, j'attends quelques secondes, mais rien. Il pose juste son avant bras sur mon torse et reste là, sans bouger.
Appolinaire mon cher,
T'es trop difficile à comprendre.

Je glisse mes mains dans les poches de mon pantalon. J'essaie de voir dans ses yeux ce qu'il prépare, ce qu'il veut me faire. Je ne sais pas, il parait trop calme, c'est trop ... trop calme oui. Il parait trop posé, trop sincère et ça me ferait presque peur sur le coup. Dans ses yeux, je vois trop de choses, des choses étranges que j'ai du mal à cerner. « Pourquoi ? Explique-moi, pourquoi. Pourquoi t'es plus un Bedford ? J'sais que papa était un connard, j'sais qu'ils étaient pas souvent là, j'sais bien mais... mais putain, tu me détestais au point de ne plus rien vouloir avoir en commun avec moi ? » J'hausse les sourcils. Est-il réellement sérieux ? Il ne se doute vraiment pas pourquoi j'ai voulu changer de nom ? Oh, il devrait ouvrir les yeux. Après son arrivée, je n'étais plus que le pauvre petit pion sur l'échiquier, presque inutile, mais là juste pour décorer la pièce. Décorer les Bedford. Il ne se rend pas compte des horreurs qu'il a pu me dire ? Non ? Vraiment ? Je me mettrais presque à penser qu'il est hypocrite, ou bien qu'il a ce voile sur les yeux. Qu'il ne veut pas voir qu'il est ce détail qui a brisé l'estime que j'avais pour lui à sa naissance. Je roule des yeux, pousse un soupir. « Ah, tu te demandes ça, vraiment ? Pourquoi cette question dis-moi ? » Simple murmure, j'ai les yeux posés sur le mur d'en face, j'ai cette pulsion qui me revient, qui me hante à nouveau. Cette phrase de gamin qui demande : pourquoi tu me hais dis-moi depuis tout petit ? Hein Appolinaire ? Je serre de plus en plus ma lèvre avant de rajouter. « Après tout, tu m'as toujours répété que j'étais pas grand-chose pour toi à l'époque. Un truc inutile, un remplaçant. » Bizarrement, ma voix ne témoigne pas de haine, ni rien. Je suis au plus calme, je crois que je commence à rendre les armes, sans pour autant me laisser partir en vrille devant lui. Une vieille querelle de gamins, qui de fil en aiguille est devenue une guerre constante. Mes plaies sont encore ouvertes. Maintenant, je veux le défier du regard, lui dire clairement la raison d'un tel geste. Rendre honneur à mes parents décédés en est une, mais la principale reste celle-ci. « Tu sais Appolinaire, quand ta "famille" te fait clairement comprendre que tu n'es qu'une décoration à leurs yeux, tu commences à sérieusement réfléchir. L'homme invisible alors que j'avais rien de bizarre. Le rien, l'être présent mais juste pour faire joli. » Bedford, quel nom de famille vilain. La raison reste celle-ci, oui. C'est vrai, pourquoi garder un nom de famille qui vous donne la nausée ? Ces mots me font mal, je n'ai jamais cessé de les penser. Mais, les dire face à lui, c'est assez douloureux. Ses yeux sont rouges. Appolinaire le sensible devant qui il veut, Appolinaire qui pleure à se demander si c'est de la comédie ou non. « Et s'il te plaît, ne va pas me dire que ce que tu as pu dire gamin c'était des conneries. Parce que ces conneries, tu les répètes encore. » Et moi je veux oublier cette histoire de nom de famille. De famille tout court à vrai dire, je veux juste te connaitre en tant qu'Appolinaire. Pas Bedford. Non, juste Appolinaire. Un type atypique et lunatique, qui ne sait pas réellement ce qu'il veut. Pas le Bedford, celui qui hurle sur les toits que c'est le prince de cette planète. Pas celui-là, moi je veux l'autre. Déçu de l'un, content de l'autre. Un jour oui, un jour non. Le jour, la nuit.
Le sourire, les larmes. Appolinaire, Kamil. Bedford, Bedford.
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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyJeu 26 Juil - 0:21


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La frustration de ne pas pouvoir glisser ses mains dans sa nuque et le serrer dans ses bras, juste une fois, juste pour lui montrer que lui aussi il sait faire des câlins, que lui aussi sait enlacer, donner de la chaleur. Oui, il a un cœur de pierre, on le lui répète assez, il a comprit maintenant, il est même presque habitué. Appolinaire au cœur de pierre, mais s'il tombe il menace de se casser en mille morceaux, et Appolinaire l'a jeté dans les airs. I let it fall my heart. On verra bien si quelqu'un le rattrape au vol, c'est bien d'espérer. Mais il sait que maintenant c'est finit, maintenant c'est foutu, plus jamais il ne pourra lui prouver à Kamil que lui aussi sait faire tout ça, que lui aussi peut toucher les gens pour des caresses et pas que pour les coups. C'est foutu maintenant, maintenant que la tempête a grondé, maintenant qu'il s'est prit l'éclair en pleine tronche. Game Over, Appolinaire, vous allez tout droit en prison, vous ne touchez pas les 1500€. Maintenant s'il touche quelqu'un, il risque juste de finir coucher parterre et tant pis pour lui. Il avait qu'à le montrer avant que lui aussi pouvait être adorable. C'est comme un boomerang, ça te reviens en pleine gueule.
Appolinaire ne sait pas quoi faire, ne sait pas pourquoi il a réagit si vite. Bien, Kamil est contre le mur, et tu fais quoi après ? Tu vas quand même pas lui sauter dessus et lui lécher la joue à défaut de pouvoir tenir sa main ? Non, alors l'irlandais parle, parle, comble le vide, comble tout ça pour ne pas laisser un moment de battement, un tout petit moment qui peut le trahir. Stupid brother. Une décharge dans son cou alors que leurs yeux se croisent enfin, que les regards s'affrontent. C'est maintenant que tout va partir en vrille, c'est maintenant que ça va devenir n'importe quoi. Etrangement Appolinaire se dérobe, il ne veut pas savoir la suite, il sent que ça va faire mal, cette histoire elle est bête, bête à en pleurer, et lui c'est ce qu'il semble faire le mieux. Vraix ou fausses larmes, on ne sait plus, Appolinaire a trop jouer, il n'est plus crédible, mais il n'est pas faux. Le petit en lui n'est pas mort, jamais, il n'est qu'un enfant qui n'attend que des câlins, que des mots doux, un enfant, un monstre de l'affection. We're like monsters, like monsters in love.
« Ah, tu demandes ça, vraiment ? Pourquoi cette question dis-moi ? » Appolinaire se renferme, il recule un peu son visage, se mord la lèvre. C'est mal partit, il ne veut pas entendre la suite, il ne veut pas revenir dans cette situation, celle lorsqu'ils étaient gosses, où leur discussion tournait en rond, quand rien n'allait. Déjà tout petit j'avais pigé que j'en avais déjà marre. « Après tout, tu m'as toujours répété que j'étais pas grand-chose pour toi à l'époque. Un truc inutile, un remplaçant. » Oui, Appolinaire s'en souvient de ce jour là, il lui avait prit son livre, lancer son venim à la gueule et lui... lui s'était prit un coup en pleine poire. Un nez en sang, qui coule partout, jusqu'au menton, un regard perdu. On a frappé le Petit Prince. Mais il l'avait tellement mérité, comment avait-il pu dire tout ça, lui, si mauvais ? Toujours protéger le cœur, toujours protéger. Mais à quoi bon ? A présent ses parents ne sont plus là pour lui, bien qu'il travaille pour sa mère, les relations ne sont plus les mêmes, plus rien n'est pareil, les parents ne sont jamais là et laissent un vide dans son cœur. A quoi bon l'avoir protéger ? La seule famille qui lui reste est là devant, et encore si on peut appeler ça une famille. Il n'y a plus rien, en réalité. « Tu sais Appolinaire, quand ta "famille" te fait clairement comprendre que tu n'es qu'une décoration à leurs yeux, tu commences à sérieusement réfléchir. L'homme invisible alors que j'avais rien de bizarre. Le rien, l'être présent mais juste pour faire joli. Et s'il te plaît, ne va pas me dire que ce que tu as pu dire gamin c'était des conneries. Parce que ces conneries, tu les répètes encore. » Mais que t'arrive-t-il petit Appocolère ? Laisserais-tu la place à un Appolinaire beaucoup plus doux, beaucoup plus fragile alors que des larmes commencent à nouveau à couler sur tes joues ? Tu deviens trop sensible. C'est pathétique, il ne sait même pas pourquoi il pleure. Si c'est si facile, lui aussi aurait changé de nom, les Bedford. Le père qui se casse, la mère qui travaille, le frère adopté, le fils égoïste. Quel beau tableau. My hands, they're strong but my knees were far too weak to stand in your arms without falling to your feet.
Appolinaire glisse ses doigts jusqu'à lui, jusqu'à son visage, il reste à quelques millimères alors que son cœur s'accélère encore, il manque de se décrocher. Le cœur de pierre se réveille enfin ? Et même de là où il est, il peut sentir la chaleur de la peau de Kamil contre ses doigts, et c'est trop pour lui, il abandonne, il laisse retomber sa main le long de son corps. La vérité fait mal, et elle bouffe Appolinaire de l'intérieur, elle le bouffe alors qu'il aimerait pouvoir lui avouer que lui aussi il a eu un problème avec cette tempête, que lui aussil il n'est plus normal, qu'il aimerait le toucher mais qu'il ne peut pas, et les mots ne veulent pas sortir, parce qu'il est devenu un monstre, un monstre de foire. We are like monsters, like monsters in love. « Tu m'as abandonné. Tu le sais ça ? On s'est foutu de ma gueule. » Son bras contre son torse s'appuie un peu plus, sa gorge serrée rend les paroles difficiles à sortir, ses mains tremblent. Toucher, toucher, toucher, plus jamais. « T'as perdu ton frère, Appolinaire ? Tu rejoins ta copine, Bedford ? » Une chose qu'il a apprit au lycée, c'est bien qu'avoir de l'argent ne sert à rien, on te considèreras quand même comme un gosse étrange, comme une créature, dès que l'occasion s'en présentera. C'était trop facile avec la famille Bedford, la famille de tarés. « Toi aussi tu pensais que j'étais qu'un sale gosse, hypocrite, un gosse de riche qui a tout ce qu'il veut, le préféré des deux, la créature. En réalité t'étais pas si différent que ça, tu t'es barré dès que t'en avais l'occasion, dès que t'es devenu assez grand pour pouvoir faire ta vie... seul. T'as raison, t'es bien mieux comme ça, seul, à quoi bon te traîner un boulet. »
La frustration qui s'insinue, doucement, sournoise, vicieuse, alors qu'Appolinaire bouge pathétiquement ses doigts dans l'air sans les toucher entre eux. Il ne peut même pas serrer son poing, il ne peut même pas se détendre, il ne peut rien faire. It was dark and i was over. Son bras s'appuie encore plus, bientôt il va l'étouffer, mais il se penche sur son frère, son cher grand frère qui devait toujours le protéger, et glisse ses lèvres sur sa joue pour l'embrasser, à la comissure des lèvres. Un frisson, étrange sensation de toucher la peau, c'est si délicat avec les lèvres, c'est... ça fait du bien. Until you kissed my lips and you saved me. Il faut réveiller tout ça, donner un coup de fouet au corps abandonné, lui insuffler un peu de vie, réveiller le cœur de pierre. Appolinaire est un Petit Prince hautain mais qui a surtout besoin d'affection, d'un frère au final, une attache. Réparer la mécanique du cœur.
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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyJeu 26 Juil - 1:34

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❝ Tu penses que je suis un monstre, et tu as peut-être raison. Mais les véritables monstres ne sont jamais totalement dépourvus de sentiments. Je crois qu'en fin de compte c'est ça, et non pas leur aspect, qui les rend si effrayants. ❞
Appolinaire, regarde toi. Il ne te reste plus grand chose. Juste tes yeux pour pleurer, tes yeux rouges qui menacent d'être bien pire. Moi dans tout ça, je ne sais pas comment agir, comment faire face à situation. Situation dont je n'ai pas l'habitude. Le voir pleurer, c'était avant, quand il était bien plus jeune. Quand il avait peur du docteur ou même du monstre dans le placard. C'était quand il rêvait encore. Là, il a fait un bond dans la réalité, en toute splendeur, alors il trouve rien de mieux que de mettre sa vie en l'air, en danger. Je me demande si c'est de l'inconscience ou de l'auto-destruction pure et simple. Normalement, deux frères devraient tout se dire. Là, c'est le vide. C'est comme apprendre à se connaitre au fil des jours. C'est étrange. Parfois, il m'arrive d'envier la vie des autres, qui en savent un minimum. Moi ? Je ne sais plus rien, et l'avoir trouvé cette nuit, a bien confirmé mes craintes. Je ne sais plus rien de lui, avant je connaissais un peu tout, vu que je passais mes journées sans vraiment le désirer avec lui. Mais, maintenant ? C'est se voir une fois par mois, dans des circonstances pitoyables. Oh oui. Pitoyables. Et c'est presque drôle à dire. J'ai envie d'en rire, pas d'en pleurer. Mais, je suis un peu coincé entre les deux. Entre ce sentiment qui veut ne pas s'intéresser et l'autre qui me pousse à revenir vers lui. Le hasard, le karma c'est pour les autres. Moi je parle de ce truc bizarre, ce côté un peu aimant. Se mettre sur le visage une fois pour mieux le refaire une deuxième fois. C'est pathétique et à mon plus grand désespoir, ce n'est pas ça qui nous a arrêté. Un truc qui nous pousse à nous détester, c'est magnétique. Pauvre pauvre petit prince, il ne lui reste plus que ses yeux pour pleurer et sa bouche pour crier à l'horreur. Des larmes apparaissent à nouveau et l'étonnement fait place dans mes yeux. Oui, je n'ai pas l'habitude de le voir dans un état pareil. Si teigneux quand il le veut, si, j'en sais rien. Si Appolinaire Bedford. Pourtant là, ça me fait une certaine peine. Petite, grande, on passera à côté. De la peine tout court. Il se dévoile peu à peu et c'est troublant. Affreusement. Je découvre quelqu'un d'autre, un enfant oui. Un enfant qui parfois venait à l'époque, quand il devait s'endormir, quand il avait peur du placard. Et là, je revois ce visage apeuré, celui qui cherche en vain un réconfort quelconque. Mais, papa, maman, ça existe plus. Il reste plus que le grand frère différent, celui qu'il apprécie quand il veut, quand ça l'arrange. Je revois cette peur étrange, ce pétillement dans les yeux qui réclame quelque chose. Appolinaire ne grandit pas, il reste figé dans le temps.
Coeur carton,
Coeur glaçon.

Je fixe les larmes qui dégoulinent le long de ses joues pâles. Alors, je commence à me demander si ce n'est pas un effet secondaire de ce qu'il a pu prendre la veille. Dieu seul sait avec quoi il s'amuse, avec quoi il joue pour donner un peu plus d'importance à sa vie. Son âge se réduit et il apparait comme l'adolescent qui veut découvrir les choses. Je n'arrive toujours pas à en revenir, mais ce doit être son quotidien, depuis des années. Mon but, doit être de le sauver, de l'aider un peu. Mais, rien, rien du tout. Même pas une main, juste des insinuations, la sincérité émotionnelle ne veut pas de moi. Pourquoi tu pleures gamin ? Allez viens, laisse moi te prendre dans mes bras et on laisse aller la vie comme elle veut. Je pince ma lèvre inférieure, mes yeux plantés dans les siens. Verts, si verts. Cette différence flagrante entre le noir de mes yeux et la clarté des siens. Une clarté angélique qui porte à confusion. Y parait que les yeux sont la porte ouverte vers l'âme. La sienne, j'ai du mal à la trouver, à la comprendre. Elle se cache, s'amuse, change d'avis quand bon lui semble. « Tu m'as abandonné. Tu le sais ça ? On s'est foutu de ma gueule. T'as perdu ton frère, Appolinaire ? Tu rejoins ta copine, Bedford ? » Abandonné ? Dans sa voix, dans tout, il est bien sérieux. Trop sérieux justement. Le moment de vérité est-il vraiment arrivé ? Dévoiler ses erreurs, ses réussites. Se prendre dans les bras, pleurer, s'assoir et parler. Non, pas tout de suite, je ne peux pas y croire. Il n'admet pas sa faute, ou du moins, je ne l'ai pas entendu l'admettre et pour moi, ce ne sera pas possible de continuer dans cette direction. J'ai peur, oh oui, tellement peur de pardonner et que tout revienne. Après tout, les bonnes habitudes reviennent toujours. Abandonné, détesté, abandonné. Tu m'as abandonné Kamil. C'est la voix du grand frère aimant qui veut que je le prenne dans mes bras, mais la partie lucide ne veut pas, tente d'arrêter tout ça. Des moqueries, des moqueries, il suffit de passer au dessus. C'est de ma faute oui, voilà. Tu n'es pas fautif, tout ça, c'est moi, ma faute. La faute de nous deux. « Toi aussi tu pensais que j'étais qu'un sale gosse, hypocrite, un gosse de riche qui a tout ce qu'il veut, le préféré des deux, la créature. En réalité t'étais pas si différent que ça, tu t'es barré dès que t'en avais l'occasion, dès que t'es devenu assez grand pour pouvoir faire ta vie... seul. T'as raison, t'es bien mieux comme ça, seul, à quoi bon te traîner un boulet. » Il ne fait que dire ce qu'il pense. Le mensonge, il ne sait rien de ce que j'ai pu penser de lui à l'époque. Ce que je pense de lui, maintenant. Il ne peut pas lire dans mes pensées, du moins, je l'espère. Son bras s'appuie sur mon torse au fur et à mesure qu'il parle. M'étouffer, oh oui mourir tout de suite étouffé, charmant. Appolinaire se rapproche, petit à petit de mon visage. Et boum. Ses lèvres se collent sur ma joue, quelque part, j'en sais trop rien. Mais, mes yeux s'écarquillent d'un coup. C'est pas vrai ? Il a vraiment fait ça ? Appolinaire, tu veux réellement réparer tout ça ? Je déglutis, fronce tristement les sourcils, le fixe un instant. Sa peine se ressent, je ne pourrais dire vraiment comment, mais tout ça, c'est trop proche et son coeur flanche. Mais, je reste perplexe. Déçu même. Qu'il pense qu'à l'époque je pensais qu'il n'était que ça. Oh non, il ne connait pas la vérité. « Tu crois vraiment que je pensais ça de toi à l'époque ? Que ça ? » Alors, c'est qu'il ne me connait pas aussi bien que ça, peut-être que je suis un bête inconnu. En même temps, dévoiler mes pensées aux autres, la sincérité, j'ai toujours eu du mal. J'ai tenté de prouver que je l'appréciais avec des gestes simples, des attentions qui pouvaient paraitre futiles. Mais, après tout Appolinaire ne demande pas le minimum, il veut tout dans sa totalité, pas qu'un petit peu.
Des jeux d'enfants.
C'est douloureux. Là c'est le contre coup de tout qui arrive, se veut violent. Surtout quand on découvre ce que les gens pensent réellement de vous. Des deux côtés la balle nous transperce. Il reste là, près, tout près de moi, toujours son avant bras sur mon torse qui m'empêche de bouger - malgré cette apparence fine, il a de la force oui, c'est assez véridique et je découvre ça à chaque fois que je reçois sa main dans la figure. « Contrairement à tes parents, je ne te voyais pas comme un dieu. » Un dieu, une bénédiction et j'en passe. L'enfant tant désiré, un miracle oui ! Voilà, miracle c'était le mot préféré de la maîtresse de maison. Mon petit miracle, mon tant aimé. Trop de compliments pour un pauvre gamin qui venait tout juste d'apprendre à marcher. Alors du coup, tout a commencé à s'embrouiller dans sa tête, comme un trop plein à comprendre, à apprendre. C'est vrai, quand vos parents vous traitent comme un dieu, vous finissez par réellement croire que vous en êtes un. Un caprice, se plier à tout pour son bonheur. Et parfois, quand il avait ce pétillement joyeux dans les yeux, je jalousais presque l'objet qui lui donnait tout ce bonheur. « Un boulet ? Oh Appolinaire, tu pouvais même pas savoir le bonheur que j'avais quand tu flippais pour un rien et que tu m'appelais. Je me sentais utile, je croyais faire partie intégrante de tout ça. Mais, à chaque fois, le lendemain, c'était différent. Ma faute, la tienne, peut-être, peut-être pas. C'est fatiguant, ça donne mal au crâne. » Je pousse un soupir, ma tête se baisse, et automatiquement mon front se colle au sien, sans vraiment faire gaffe. Les yeux clos, je pince ma lèvre avec nervosité. Mon coeur s'emballe. Moi, j'en ai marre, marre de tout ça, marre des mots qui piquent comme des aiguilles, qui font mal. Tes mots à toi me rendent malade, tes mots à toi me blessent. « T'es pas ceci, t'es pas cela. Oh, je t'aime pas toi. Blablabla. Des mots rien que ça, mais les mots, ça fait foutrement mal. » Je serre mes dents, me recule alors et ma tête cogne légèrement contre le mur. Une grimace se colle à mon visage. Je commence à étouffer, non pas par son bras, mais par cette proximité. Ce fait d'être trop proche, parce que je revois les yeux haineux du gamin pas content, les phrases sincères qu'il pouvait dire à mon égard. Rien, rien du tout. De toute façon, je suis le plus aimé, toi, t'es l'adopté. Je sors mes mains de mes poches pour les passer sur son membre qui ne cesse de tenir fermement mon torse. Je l'enlève, le contact est rompu. « Mais si tu penses réellement ça, alors pense ce que tu veux. » Kamil commence à doucement s'ouvrir, Kamil laisse tomber, Kamil ne veut plus se battre, il veut se coucher et oublier cette matinée presque catastrophique. Je ne peux pas dire plus, je ne veux pas dire plus, pas pour le moment. Le câlin, tout ça, c'est trop tout à coup, ça me laisse perplexe. Je ne sais pas, si c'est la faute des pilules qu'il a avalé, ou si c'est pour de vrai tout ça. Je veux pas croire en des choses qui seront peut-être fausses, je veux pas me faire de fausses idées. Mettre mon âme à l'ouvrage, croire niaisement en ses mots et puis, tomber de haut.
Appolinaire tu sais quoi ?
Au fond, tout ça, ça me fait peur.
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Appolinaire L. Bedford
LUCKYBOY ▽ you left behind, the world again.

Appolinaire L. Bedford

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MessageSujet: Re: before you leave me, play dead for me.   before you leave me, play dead for me. EmptyJeu 26 Juil - 12:34


you give me a reason to get into bed.
you'll be the coward who's running away.


Que se passe-t-il vraiment au fond de lui ? Au fond de son cœur, l'enfant pourri gâté, est-ce encore un caprice du moment ? Je veux Kamil pour jouer avec, je le casserais un peu et puis je le laisserais dans un coin. Je veux Kamil pour jouer avec. Je veux Kamil. Mais ce n'est pas eux, n'est ce pas ? Ils n'ont jamais été comme ça, ce n'est pas Appolinaire et Kamil, ce n'est pas eux s'ils se mettaient à jouer ensemble maintenant. I know how i feel when i'm around you. Et si tout se mettait à changer d'un coup ? Ils ne se sont jamais vraiment parler en fait, ils n'ont jamais vécu ensmble, ils ne se connaissent pas, ils ne connaissent rien l'un de l'autre, juste le strict minimum. Est ce que c'est vraiment une façon de vivre pour des frères ? Peut-être que le lien est mauvais, peut-être qu'ils auraient dû trouver autre chsoe quand ils étaient enfants pour pouvoir s'approcher. I don't know how i feel when i'm around you. La raison est partie chez Appolinaire qui se tient contre son frère, qui le bloque contre son mur. Un baiser, tout doux sur le coin de la joue, sur la peau, juste une embrassade pour aller mieux, pour tout guérir. Mais ça ne marche pas. Enfin si, il y a quelque chose au fond du bouclé qui guérit, un petit pas de frustration qui semble aller mieux. Toucher, toucher, toucher, on peut à nouveau, mais juste avec la bouche. Quelle scène pitoyable, dans le fond, et Appolinaire ne s'en rend pas encore compte, heureusement pour lui sinon il serait repartit dans une crise dont lui seul à le secret. Appolinaire trop gâté.
« Tu crois vraiment que je pensais ça de toi à l'époque ? Que ça ? Contrairement à tes parents, je ne te voyais pas comme un dieu. » Mais il en avait besoin lui, il avait besoin qu'on lui répète que c'est un Dieu, qu'on le mette en avant, qu'on le chouchoute, qu'on réponde à ses moindres caprices. Il était l'enfant tant attendu, un petit miracle, LuckyBoy. On ne pouvait pas le traiter comme un moins que rien, et c'était ça qu'il ressentait vis-à-vis de Kamil, bien trop souvent. L'indifférence. Dans son regard. And every time i look inside your eyes, you make me wanna die. Appolinaire flanche, il est à deux doigts de laisser tomber, de partir, de faire demi-tour. S'il était pas le dieu de Kamil, il était quoi ? Il ne pouvait rien être d'autre, on lui a toujours apprit à être ça, à être le petit Prince, alors non, il n'arrivera pas à changer du jour au lendemain pour plaire à son frère. Pour entrer dans ses grâces. Conneries. C'était dans les siennes qu'il fallait entrer, pourquoi passait-il tout son temps coller à lui, à essayer de se faire aimer comme ça ? Parce que tu manques cruellement d'affection. Mais ce n'est pas là qu'il allait en trouver, pas maintenant, alors pourquoi s'obstiner. Ca devient n'importe quoi. « Un boulet ? Oh Appolinaire, tu pouvais même pas savoir le bonheur que j'avais quand tu flippais pour un rien et que tu m'appelais. Je me sentais utile, je croyais faire partie intégrante de tout ça. Mais, à chaque fois, le lendemain, c'était différent. Ma faute, la tienne, peut-être, peut-être pas. C'est fatiguant, ça donne mal au crâne. » Non Kamil, tu ne peux pas dire ce genre de choses, il te l'interdit, lui sur son petit nuage où jamais rien n'est de sa faute, où on aime le Prince pour toujours. Enfin, quand on y regarde bien de près, ça n'a pas vraiment changé. Appolinaire est toujours le gosse flippé, il appel à l'aide mais sans vraiment savoir comment s'y prendre, il a oublié en grandissant. Et son frère est là, près de lui, son front contre le sien, et un frisson le prend. La peau contre la peau, toucher encore et encore. Dans la colère d'Appolinaire, il y a quelque chose qui se calme, qui se réchauffe, c'est sentir la peau de quelqu'un d'autre contre la sienne : de la chaleur. Et pourtant il n'est plus habitué au contact depuis un mois, alors il est mal à l'aise. Pourquoi être si prêt ? Il aimerait pouvoir se sauver.
« T'es pas ceci, t'es pas cela. Oh, je t'aime pas toi. Blablabla. Des mots rien que ça, mais les mots, ça fait foutrement mal. » Appolinaire serre ses dents, se mord le bout de la langue, se retient de hurler. Mais si on s'aime Kamil, pourquoi on se fait si mal ? Il n'y a pas de réponses, perosnne ne sait, personne ne peut leur expliquer. Se dérober, prendre la fuite, ne plus être là. Appolinaire est mal à l'aise, mais il n'arrive pas à se détacher, les mots l'ont hypnotisés, il y a quelque chose qu'il a loupé dans sa vie, et il n'a jamais vraiment réussit à comprendre. Kamil. Oui, c'est ça. Chaque jour, une tonne de personnes qu'il voit, avec qui il passe son temps, qui défilent sous ses yeux et pourtant... Pourtant il y en a bien une qui lui manque. Et Kamil rompt enfin le contact, il retire son bras et Appolinaire redescend sur terre, il revient, il se rappelle qu'il doit fuir. « Mais si tu penses réellement ça, alors pense ce que tu veux. » Bizarrement non, maintenant il ne pense plus ça, maintenant il doute, et un Appolinaire qui doute n'est pas un Appolinaire normal. Il est temps de fuir, fuir, fuir, fuir. L'irlandais se recule et observe attentivement son frère un moment. « Y a pas que les mots qui font mal. » Non, et il l'a apprit un peu contre lui, toucher les gens, ça fait mal. Ca aurait été plus simple de lui prendre la main et dire que ça allait aller, mais là non, il faut ruser, passer par d'autre chemins. J'entends les chants des sirènes, regarde autour de moi tout ces gens qui m'aiment. C'est comme dans un rêve, Appolinaire qui rentre à nouveau dans le salon, qui attrape une pomme dans la cuisine et qui se tourne vers Kamil. Un dernier regard, il se mord la lèvre. « J'ai toujours peur du monstre blanc, Kamil. » Il murmure avant de se diriger vers la porte d'entrée, c'est la fuite, enfin. Il ouvre la porte et la referme, rapidement, sachant très bien qu'il est prêt à faire demi-tour, mais il ne vaut mieux pas. Il prend les escaliers, s'envole, s'enfuit, c'est la liberté, mais c'est quoi cette sensation dans sa poitrine comme s'il était entrain d'étouffer constamment ? Où sont passés les sirènes, regarde autour de moi tout ces gens remplit de haine. Il n'a même pas prit ses chaussures, il s'est enfuit comme ça, comme une Cendrillon des temps modernes. Comme un lâche.
I let it fall my heart and as it fell, you rose to claim it.
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